Mot de bienvenue de la SRRWA
C’est un grand plaisir de vous présenter la quatrième édition du bulletin d’information de la SRRWA. Cette édition vient à un moment critique pour la protection et la promotion des droits des femmes à travers le continent, alors que nous réfléchissons à l'importance de lever les réserves sur les dispositions clés du Protocole de Maputo et d'accélérer la ratification de l'AUCEVAWG.
Les réserves au Protocole de Maputo continuent d'entraver la pleine jouissance des droits et des protections que cet instrument historique était censé garantir. Si le Protocole de Maputo reste un cadre fondamental d’expression des droits des femmes à travers le continent, la persistance de réserves sur des dispositions clés compromet son plein potentiel. Ces réserves créent des lacunes en matière de protection et affaiblissent les engagements, limitant ainsi la capacité du Protocole à apporter les changements profonds que méritent les femmes et les filles africaines. Il est donc urgent que les États réexaminent et lèvent ces réserves, afin que le Protocole de Maputo puisse s'imposer dans son intégralité comme une garantie solide des droits des femmes en Afrique.
Dans le même ordre d'idées, nous avons assisté à une avancée historique avec l'adoption de l'AUCEVAWG. L'adoption de cette convention marque une nouvelle étape dans la protection des droits des femmes en Afrique. Contrairement aux cadres précédents, l'AUCEVAWG propose une approche holistique et globale pour lutter contre la violence à l'égard des femmes et des filles. Elle définit des obligations claires pour les États en matière de prévention, de protection, de poursuites et de fourniture de services essentiels. Son champ d'application est particulièrement novateur dans la mesure où il couvre toutes les formes de violence, y compris celles favorisées par la technologie. Cellesci comprennent des problématiques contemporaines urgentes telles que le féminicide, le harcèlement en ligne, la traite et la violence dans les situations humanitaires et de conflit.
Il est important de noter que l'AUCEVAWG investit la Commission de la mission d'interpréter ses dispositions. Ce positionnement de la Commission en tant qu'organe compétent garantit la cohérence et l'uniformité dans l'application de la Convention à travers le continent. Il élargit également de manière significative le pouvoir d'interprétation de la Commission au-delà de la Charte africaine et du Protocole de Maputo, renforçant ainsi son rôle central en tant que défenseur des droits des femmes en Afrique. En outre, l'AUCEVAWG instaure un nouveau niveau de responsabilité. Les États sont tenus de rendre compte de la mise en œuvre de la Convention, et la Commission supervisera ce processus. Cette innovation consolide un système continental complet de rapports qui englobe la Charte africaine, le Protocole de Maputo et l'AUCEVAWG, ce qui simplifie la supervision et renforce les mécanismes de responsabilité.








