En ce 10 octobre 2025, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (la Commission) se joint à la communauté internationale pour célébrer la Journée internationale des droits de l’homme commémorant l’adoption, le 10 décembre 1948, de la Déclaration universelle des droits de l’homme — texte fondateur qui a posé, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, l’égalité intrinsèque, la dignité et la valeur de chaque être humain comme principes universels.
Soixante-dix-sept ans plus tard, alors que le monde traverse des crises multiples et profondes, cette journée nous invite à réfléchir avec lucidité sur l’état des droits humains et sur les brèches qui, chaque jour davantage, fragilisent l’édifice du droit international des droits de l’homme.
En Afrique, comme ailleurs dans le monde, nous observons une tendance inquiétante marquée par des violations du droit à la vie, l’adoption de lois restrictives, le recours disproportionné à la force, l’érosion des institutions indépendantes et la fragilisation des mécanismes de justice. Sur notre continent particulièrement, les coups d’État, l’extrémisme violent, le terrorisme, la restriction de l’espace civique, les violences contre les femmes, les disparitions forcées, les restrictions à la liberté d’expression et d’association, ainsi que les défis sécuritaires persistants remettent en cause les engagements pris par les États parties à la Charte africaine.
Face à ces assauts répétés contre la dignité humaine, notre responsabilité collective est de renouer avec l’engagement solennel pris en 1948 : bâtir des sociétés fondées sur la liberté, la justice, l’égalité et la dignité pour tous.
La Commission africaine renouvelle ainsi son attachement indéfectible aux principes de la Déclaration universelle, pilier de notre ordre juridique international, et réaffirme sa détermination à travailler avec tous les partenaires — au niveau national, régional et international — pour que chaque être humain, en Afrique et ailleurs, jouisse pleinement des droits et libertés qui lui appartiennent.
En tant que mécanisme principal de protection des droits de l’Homme et des peuples sur le continent, la Commission africaine réitère son engagement :
• à demeurer vigilante face aux violations graves, qu’elles soient commises par des acteurs étatiques ou non étatiques ;
• à continuer de documenter, de dénoncer et d’accompagner les États dans la mise en œuvre de leurs obligations internationales ;
• à promouvoir le respect du droit international humanitaire et des droits de l’Homme dans tous les contextes ;
• à encourager un multilatéralisme fondé sur la coopération, la solidarité et le respect des normes internationales.
La Commission appelle les États parties à :
• renouveler concrètement leurs engagements au titre de la Charte africaine ;
• renforcer leurs institutions nationales ;
• garantir l’indépendance de la justice ;
• protéger l’espace civique et les défenseurs des droits de l’Homme ;
• et s’assurer que chaque loi, chaque politique publique, chaque action sécuritaire soit conforme à leurs obligations internationales.








