Communiqué de presse sur le décès de près de 25 migrants au large de l’Union des Comores

partager

La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (la Commission) a appris avec un profond regret, le décès de près de 25 migrants, dont des femmes et de enfants, suite au naufrage de leur embarcation entre l’archipel des Comores et l’île de Mayotte, qu’ils tentaient d’atteindre, via un bras de mer séparant les deux territoires, une route migratoire particulièrement meurtrière.

La Commission présente ses sincères condoléances aux familles des victimes endeuillées.

Selon les informations parvenues à la Commission, ainsi que les récits des survivants secourus par des pêcheurs, le bateau, qui transportait une trentaine de migrants, parmi lesquels sept femmes, deux enfants ainsi que deux nourrissons, aurait chaviré suite à des manœuvres volontaires et délibérées des trafiquants de migrants et de passeurs ayant organisé la traversée. 

La Commission est d’autant plus alertée qu’il s’agit du troisième drame ces derniers mois survenu dans la même zone et dans des conditions similaires.  

La Commission souhaite rappeler dans ce contexte « Les Principes directeurs africains relatifs aux droits de l'homme de tous les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile » (2023), particulièrement le Principe 37 relatif à la coopération des Etats membres de l’Union africaine pour la protection des migrants notamment par la création des corridors et des routes migratoires sûrs pour permettre la libre circulation des personnes ainsi que par la prévention et la répression  du trafic de migrants  par voie terrestre, maritime et aérienne. 

Elle rappelle par ailleurs La Politique de l’Union africaine sur la prévention du trafic illicite des migrants en Afrique, ainsi que le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, en particulier son Objectif 9 relatif au renforcement de l’action transnationale face au trafic de migrants.

Suite à cette énième tragédie, la Commission exprime une fois de plus sa profonde préoccupation face aux disparitions continues des migrants dans différentes circonstances, dues notamment à la recrudescence des flux migratoires irréguliers et l’utilisation des routes migratoires les plus périlleuses, et demeure convaincue que l’amélioration du sort des migrants et la prévention de ces situations dramatiques nécessite le développement de voies régulières pour une migration légale, et que les politiques et les pratiques de gestion des migrations devraient être fondées sur le respect des droits de l’homme de tous les migrants.

Hon. Commissaire Selma SASSI-SAFER
Rapporteure Spéciale sur les réfugiés, les demandeurs d’asile, les personnes déplacées internes et les migrants en Afrique