Communiqué de presse sur les violences intercommunautaires en République du Tchad
La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (la Commission) est profondément préoccupée par les informations faisant état d’affrontements violents entre les agriculteurs autochtones et les éleveurs Zaghawa dans la province du Ouaddaï. Ces affrontements ont causé la mort d’au moins une vingtaine de personnes et de nombreux blessés.
Cet affrontement intervient un mois après les violences survenues entre éleveurs et agriculteurs autochtones causant au moins 41 morts, dont une majorité d’enfants et l’incendie de 76 habitations, à Mandékao, dans la sous-préfecture de Beinamar, dans la province du Logone occidental.
La Commission demande aux acteurs à tous les niveaux d’encourager la résolution pacifique des conflits entre les communautés concernées et appelle les plus hautes autorités à tout mettre œuvre pour assurer le respect des engagements du Tchad dans le domaine des droits de l’homme notamment la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples qui garantit à toute personne le droit au respect de sa vie et à l’intégrité physique (article 4), ainsi que le droit à la propriété (article 14) et de s’attaquer aux causes profondes de ces violences.
La Commission demande l’ouverture d’une enquête rapide et impartiale afin de faire la lumière sur ces évènements et de traduire les auteurs devant les juridictions compétentes.
Fait à Banjul, le 24 juin 2025
Honorable Commissaire Idrissa Sow
Rapporteur sur la situation des droits de l'homme au Tchad
Président du groupe de Travail sur la Peine de Mort, les Exécutions Extrajudiciaires, Sommaires ou Arbitraires et les Disparitions forcées en Afrique