A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le SIDA, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (la Commission ), à travers son Comité de protection des droits des personnes vivant avec le VIH (PVVIH ) et des personnes à risque, vulnérables et affectées par le VIH (le Comité) se joint au monde entier pour marquer ce jour important, en mémoire aux personnes qui sont disparues à la suite de cette pandémie et en soutien aux personnes vivant avec le VIH et celles qui sont affectées par l’épidémie.
Cette journée est commémorée cette année sous le thème : « ma santé, mes droits », thème qui vient à point nommé. Il permet de souligner le rôle déterminant de la prise en compte des droits de l’homme par les Etats parties dans la lutte contre l’épidémie et la gestion de ses conséquences.
En dépit des progrès certains enregistrés dans la lutte contre le VIH sur le continent, le Comité demeure préoccupé par le fait que, bien que le droit à la santé soit reconnu comme un droit universel garanti par les instruments juridiques tant internationaux, régionaux que nationaux , un grand écart continue de subsister entre les obligations des Etats et l’effectivité dudit droit. En effet, dans plusieurs pays africains, les personnes vivant avec le VIH et en particulier les groupes à risque continuent de faire face à de nombreux obstacles quant au dépistage et à l’accès à la prévention, au traitement, aux soins et aux services liés au VIH dus aux barrières économiques, aux préjugés et stéréotypes, aux inégalités entre les sexes, aux pratiques socio-culturelles néfastes ainsi qu’à la persistance de la stigmatisation et de la discrimination y compris, dans les structures de santé.
Le Comité est en outre préoccupé par la diminution progressive des financements alloués au secteur de la santé et qui affecte spécialement les différents programmes de lutte contre le VIH. Le Comité déplore également l’insuffisance de ressources humaines bien formées dans le secteur de la santé, ainsi que l’absence et/ou la mauvaise coordination entre les différents intervenants, facteurs qui constituent encore autant des défis réels auxquels sont confrontées les personnes vivant avec le VIH et les groupes à risque dans la jouissance et l’exercice de leurs droits à la santé.
Le Comité rappelle les Etats parties de leurs obligations en matière du droit à la santé et les droits subséquents en vertu des dispositions pertinentes de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et les invite notamment à accroître les fonds alloués au secteur de la santé conformément à la Déclaration d’Abuja en vue d’une jouissance effective du droit à la santé par les populations y compris les personnes vivant avec le VIH et les groupes à risque.
Le Comité encourage en outre les Etats parties à prendre des mesures idoines en vue d’une riposte au VIH axée sur les droits de l’homme en mettant fin à tout acte de nature à faire obstacle à l’efficacité des réponses au VIH, notamment par l’adoption des lois, politiques et programmes visant à une meilleure promotion et protection des droits des personnes vivant avec le VIH et des groupes à risque.
Le Comité rappelle par ailleurs à toutes les parties prenantes que la lutte contre le VIH relève désormais plus que jamais de notre responsabilité collective. Il invite à cet effet, tout un chacun, à son niveau d’action, d’influence, à jouer pleinement et en toute conscience, sa partition au plan national, régional et international en vue de favoriser la mise en œuvre effective de tous les droits des personnes vivant avec le VIH et des groupes à risques, y compris leurs droits à la santé.
Honorable Commissaire Soyata Maiga
Présidente de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples
Présidente du Comité de protection des droits des personnes vivant avec le VIH et des personnes à risque, vulnérables et affectées par le VIH