Communiqué de presse à l’occasion de la journée internationale de la femme, le 8 mars 2014

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La Rapporteure Spéciale sur les Droits de la Femme en Afrique (Rapporteure Spéciale), la Commissaire Soyata MAIGA, a le privilège, au nom de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (la Commission), de publier ce Communiqué de Presse en ce jour spécial du 8 Mars 2014, qu’est la Journée Internationale de la Femme. De par son mandat, la Rapporteure Spéciale doit s'exprimer sur toutes les questions essentielles, relatives aux droits des femmes en Afrique, et qui exigent d’être résolues.

Les activités du Mécanisme peuvent sembler, n’être qu’une goutte d’eau dans la mer, au vu du travail à abattre, pour assurer le respect des droits des femmes en Afrique. Cependant, même si beaucoup reste à faire, la Rapporteure Spéciale demeure convaincue que l’action du Mécanisme contribue positivement à la promotion et à la protection des droits des femmes en Afrique.

Chaque année, l’Organisation des Nations Unies (ONU) choisit un thème prioritaire pour marquer la Journée Internationale de la Femme, afin de focaliser l’attention du monde sur le domaine concerné. Le thème de 2014, qui est très proche de celui de 2010 (« Égalité des droits, égalité des chances : progrès pour tous ») est : « L’égalité pour les femmes, c’est le progrès pour toutes et tous ». La récurrence au droit à l’égalité pour les femmes, démontre la nécessité de renforcer les actions en cours en vue de la réalisation de cet idéal, et d’accorder plus d’attention à ce sujet qui est essentiel au progrès de la société dans son ensemble.

Ce thème est en lien étroit avec tous les thèmes précédents de l’ONU, y compris celui de 2013, qui était : « Mettre fin à la violence à l’égard des femmes ». En effet, les droits humains étant indivisibles, interdépendants et étroitement liés, la fin de la violence à l’égard des femmes suppose le respect du droit des femmes à l’égalité et vice-versa. Ainsi, en nous penchant sur le thème prioritaire de cette année, nous devons aussi garder à l’esprit les thèmes précédents, qui sont également importants, pour l’effectivité du droit des femmes à l’égalité.

Garantir le droit des femmes à l’égalité est essentiel pour leur épanouissement et pour leur permettre de réaliser tout leur potentiel. Il est important de relever qu’en plus de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (la Charte africaine), qui contient des dispositions relatives au droit à l’égalité et au respect des droits des femmes, la Commission se fonde sur celles plus pertinentes, et plus complètes, du Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples sur les droits des femmes en Afrique (le Protocole de Maputo), qui recouvre l’ensemble des questions relatives aux droits des femmes dans le contexte africain.

La Commission réaffirme que l’égalité des sexes est fondamentale pour le progrès en général, mais elle est aussi consciente de la persistance de difficultés et d’obstacles majeurs pour l’atteinte de l’égalité, ce qui rend nécessaire, de la part des Etats parties et de tous les autres acteurs qui travaillent dans le domaine du genre et du développement, de mener une action globale et concertée, en vue de les surmonter.

Certains des facteurs qui ont un impact négatif sur l’égalité des sexes, et qui ont été relevés dans la Déclaration Solennelle sur l’égalité entre les hommes et les femmes en Afrique, comprennent l’incidence élevée du VIH/sida parmi les filles et les femmes, les conflits, la pauvreté, les pratiques traditionnelles néfastes, la forte population de femmes réfugiées et déplacées, la violence à l’égard des femmes, la violence sexiste, l’exclusion des femmes de la scène politique et du processus décisionnel, l’analphabétisme ou l’accès limité des filles à l’éducation, pour ne citer que ceux-là. 

En célébrant la Journée Internationale de la Femme du 8 Mars 2014, nous devons nous souvenir et redoubler d’efforts en faveur d’une plus grande protection des femmes victimes des conflits au Sud- Soudan, en République Centrafricaine et dans d’autres pays, de celles qui sont affectées par les actes de terrorisme au Mali, et au Nigéria, ainsi que des femmes victimes de violence en Égypte et dans d’autres parties du monde.

La Rapporteure Spéciale voudrait saisir cette occasion pour exhorter les États Membres de l’UA, qui ne l’ont pas encore fait, à ratifier et à incorporer dans leur législation nationale les dispositions pertinentes du Protocole de Maputo en vue de lutter contre toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et pour rendre effective l’égalité des sexes en Afrique.

Excellente fête du 8 Mars à toutes les femmes africaines!!!