Le Groupe de travail chargé de la promotion et de la protection des droits socioéconomiques et culturels en Afrique (le Groupe de Travail ECOSOC) prend note du processus de transition récemment amorcé en Tunisie et en Egypte, suite aux mouvements de protestation populaires.
Le Groupe de Travail ECOSOC constate que ces mouvements de protestation populaires sans précédent ont mis en lumière les aspirations légitimes des peuples d’Egypte et de Tunisie à davantage de démocratie, de bonne gouvernance et de respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Il rappelle que toutes ces révoltes et mouvements de protestation populaires ont eu pour causes profondes la quête et l’aspiration à de meilleures conditions économiques et sociales.
Le Groupe de Travail ECOSOC note également que les frustrations exprimées par l’ensemble des populations avaient trait à la répartition inégale des ressources nationales, à la corruption, à la dégradation des conditions de vie, au chômage grandissant, au manque de perspectives économiques, et à la flambée des prix des denrées de première nécessité. Il note de succroit que ces facteurs combinés ont été exacerbés par les restrictions des libertés individuelles et les brutalités du régime en place.
Le Groupe de travail ECOSOC invite instamment les nouvelles autorités chargées de conduire le processus de transition démocratique amorcé en Tunisie aussi bien qu’en Egypte, à engager sans délais des réformes appropriées qui prennent en compte les besoins économiques et sociaux des populations, après une consultation large et transparente.
Le Groupe de travail ECOSOC rappelle que le succès de ces processus de transition, ainsi que la restauration de la paix sociale en Tunisie et en Egypte, dépendront en grande partie de l’adhésion des populations, en particulier les jeunes et les groupes les plus vulnérables. Par conséquent, les autorités de transition devraient garantir une participation large et active de ceux-ci ainsi que d’autres composantes de la société au processus de transition.
Le Groupe de travail ECOSOC tient à souligner que le droit à un développement durable comprend toutes les catégories de droits. Il souligne que la balance entre ces catégories de droits doit être maintenue en tout temps et en tout lieu. Il rappelle que la jouissance des droits aux besoins de base doit être accompagnée de tous les droits civils et politiques correspondants.
Fait à Banjul, en Gambie le 25 Mars 2011