La Commission Africaine des droits de l’homme et des peuples ( « la Commission »), à travers son mécanisme subsidiaire, à savoir le Comité sur la protection des droits des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et des personnes à risque, vulnérables et affectées par le VIH en Afrique (« Comité sur les PVVIH »), a organisé un séminaire consultatif régional du 3 au 5 octobre 2013, à Dakar, au Sénégal, sur le thème « Les principales questions liées aux droits humains affectant les femmes vivant avec le VIH en Afrique. »
Ce séminaire, deuxième du genre organisé par le Comité sur les PVVIH au cours de l’année 2013, avec un accent particulier mis sur les femmes et le VIH/SIDA, a été inspiré, entre autres, par :
· Les statitistiques lamentables et l’effet dévastateur du VIH/SIDA en Afrique ;
· L’impact disproportionné sur les femmes et leur vulnérabilité particulière à la pandémie ;
· Les violations des droits humains des femmes vivant avec le VIH (FVVIH), y compris les questions les plus troublantes de stérilisation et d’avortement non consensuels ; et
· Le nécessité urgente de prendre en charge ces violations des droits humains, en particulier dans le contexte du droit à la santé sexuelle et génésique garanti par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples et du Protocole à la Charte africaine relatif aux droits de la femme en afrique, et de promouvoir la riposte au VIH/SIDA fondée sur les droits pour relever les défis et besoins particuliers des FVVIH.
Les objectifs visés par le Séminaire sont les suivants :
- offrir un forum aux différents acteurs intervenant auprès des femmes vivant avec le VIH (FVVIH) en Afrique en vue de comprendre, de discuter et d’examiner les principales questions liées aux droits humains qui affectent les FVVIH dans le contexte de l’accès aux soins de santé en Afrique, afin que les gouvernements africains et toutes les autres parties prenantes leur accordent beaucoup plus d’attention ;
- examiner et discuter des réponses existantes, y compris les meilleures pratiques, pour relever ces défis au niveau des pays ; et
- créer une dynamique qui permettra au Comité sur les PVVIH de promouvoir ces questions, notamment en mettant en place un comité de rédaction qui va formuler une résolution efficace qui serait utile pour le plaidoyer et les litiges sur les violations des droits des femmes dans le contexte du VIH, et qui sera présentée pour adoption par le Forum des ONG, ensuite par la Commission, lors de sa 54ème ou 55ème Session ordinaire.
Le Séminaire a été appuyé techniquement et financièrement par l’ONUSIDA, et le soutien régional était particulièrement apporté par l’Equipe de soutien régional de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, basé à Dakar, au Sénégal.
Les facilitateurs du Séminaire étaient : l’Honorable Commissaire Lucy Asuagbor, Présidente du Comité sur les PVVIH ; l’Honorable Commissaire Reine Alapini-Gansou, Membre du Comité sur les PVVIH, et l’Honorable Commissaire Soyata Maïga, Membre du Comité sur les PVVIH, représentée par Irene Mbengue. Elles étaient assistées par des membres experts du Comité sur les PVVIH : Mme Agnes Atim Apea, M. Patrick Eba, M. Christian Garuka Nsabimana, M. Fogue Dzutue et M. Ebenezer Durojaye, et par Mme Nyasha Chingore, qui a apporté une assistance technique supplémentaire au Séminaire.
Mme Abiola Idowu-Ojo, Mme Irene Mbengue, Mme Prisca Chogero et M. Philbert Bayeka du Secrétariat de la Commission ont facilité l’organisation du Séminaire.
Le séminaire a enregistré la participation de quarante-et-une (41) parties prenantes, y compris les membres de la Commission, des experts du Comité sur les PVVIH, des représentants du gouvernement, des institutions nationales des droits de l’homme, des commissions nationales sur le SIDA, des groupes de femmes, des organisations intervenant auprès des PVVIH et des FVVIH ; représentant seize (16) pays et vingt-huit (28) organisations.
Le Séminaire était réparti en quatre (4) Séances distinctes précédées d’une cérémonie d’ouverture officielle et d’interviews de presse.
La cérémonie d’ouverture était présidée par M. Mouhamadou Moustapha Sèye, Représentant du ministre de la Justice de la République du Sénégal. Étaient également présents M. Mamadou Diallo, Directeur régional de l’Équipe de soutien régional de l’ONUSIDA pour l'Afrique de l’Ouest et du Centre, et M. Abdoulaye Mar, Représentant du Président du Comité sénégalais des droits de l’homme.
Le Séminaire se déroulera sous forme de séances interactives, avec des présentations de personnes ressources et l’échange d’expériences de pays par les participants, suivies de discussions en plénière.
Les présentations et discussions ont porté sur les cadres juridiques et institutionnels pour la protection des droits des FVVIH en Afrique ; les notions fondamentales de droits des femmes et du VIH, concernant, entre autres, la vulnérabilité des femmes dans le contexte du VIH/SIDA et son impact sur les droits humains des femmes ; les défis des droits humains dans le contexte des efforts visant à mettre fin à la transmission mère-enfant du VIH ; la protection et la promotion de la santé et des droits sexuels et génésiques des FVVIH ; ainsi que les expériences pratiques sur les droits des femmes et le VIH/SIDA dans les quinze (15) pays représentés au séminaire.
Au terme de ce Séminaire de trois jours, les participants ont été sensibilisés davantage sur l’existence de cadres juridiques et institutionnels internationaux et régionaux de protection des FVVIH en Afrique ; ont acquis des connaissances plus larges sur les principales questions liées aux droits humains affectant les FVVIH, en particulier dans le contexte de l’accès aux soins de santé en Afrique ; se sont engagés davantage à suivre et à traiter les questions identifiées et liées aux droits humains affectant les FVVIH ; et ont également formulé des recommandations et des stratégies concrètes pour promouvoir la protection des droits des FVVIH en Afrique, y compris l’élaboration d’une Résolution sur la stérilisation forcée et la protection des droits humains dans l’accès aux services liés au VIH, qui sera présentée par les parties prenantes au forum des ONG, et ensuite à la Commission pour adoption.