Au nom de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, je voudrais adresser les condoléances de la Commission aux Chefs d’Etat et de Gouvernement des 17 pays africains touchés par les inondations, en Afrique de l’Est et de l’Ouest, pour les pertes de vies humaines causées par les fortes pluies qui ont affecté plus d’un million de personnes, causé des dégâts matériels, détruit les infrastructures et les moyens d’existence des personnes vivant dans ces pays.
La Commission africaine exprime sa solidarité et sa compassion avec toutes les victimes des 17 pays africains touchés, s’etendant de l’Afrique de l’Est à l’Afrique de l’Ouest, en cette circonstance douloureuse. La Commission note avec regret que les victimes des inondations viennent s’ajouter au nombre très élevé et inacceptable, estimé à 13 millions, de personnes déplacées sur le continent.
Il est regretable que certaines des victimes vivent dans des pays affectés par, ou émergeant de situations de conflits. Ces personnes étaient en train de se reconstituer un moyen de subsistance que les inondations ont complètement détruit.
Les désastres naturels sont inévitables. La fréquence des pluies dans la région sahélienne de l’Afrique est un phénomène normal en cette période de l’année. C’est plutôt la sévérité des inondations qui a pris tout le monde au dépourvu. Ces fortes pluies ne peuvent toutefois pas être dissociées du changement climatique qui accompagne le réchauffement de la planète. Ceci est un rappel à tous les Etats, organisations et personnes, de veiller à ce que leurs activités économiques et industrielles, qui contribuent à accélérer le réchauffement de la planète, respectent les conventions et pratiques internationales pour la sauvegarde de l’environnement. Un environnement sain et salubre est un droit fondamental pour tous.
L’inquiétude est particulièrement grande en Afrique, parce que l’Afrique est le continent le plus pauvre et est en train de lutter pour atteindre les buts fixés dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le développement au plus tard en 2015. Tandis que nous accueillons la pluie avec joie, les inondations causeront sans nul doute un net recul du niveau de vie dans ces pays. Il y a de fortes probabilités que ces inondations causent des maladies, le paludisme, la famine et un appauvrissement général.
Je voudrais lancer un appel aux gouvernements des pays affectés, à la communauté internationale, et aux personnes de bonne volonté, de réagir à ce désastre en fournissant aux victimes une assistance humanitaire rapide, adéquate et nécessaire.
Je souhaite que l’assistance humanitaire parvienne aux victimes le plus tôt possible, pendant que les conditions climatiques sont encore favorables, et que les victimes soient consultées afin de déterminer leurs besoins, en particuliers les besoins des femmes, des enfants, des personnes handicapées et des personnes âgées.
Je voudrais rappeler que les Principes directeurs relatifs au déplacement de personnes à l’intérieur de leur propre pays adoptés par l’Assemblée général des Nations Unies fournit le cadre dans lequel l’assistance humanitaire doit être apportée dans ces pays où il n’existe pas de cadre institutionnel de réponse aux désastres naturels.
Les inondations constituent, par ailleurs, un rappel à l’Union africaine pour la finalisation et l’adoption de la Convention de l’UA sur le déplacement des personnes à l’intérieur de leur propre pays qui fournira le cadre pour la coordination des politiques en matière de déplacement des personnes à l’intérieur de leur pays en Afrique.
Signe
Bahame Tom Nyanduga
Rapporteur spécial
Banjul, 18 septembre 2007