Communiqué de presse sur les allégations de persécution des défenseurs des droits de l'homme au Zimbabwe

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La Rapporteure spéciale de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP) sur les Défenseurs des droits de l’homme en Afrique, Me Reine Alapini-Gansou exprime sa profonde inquiétude suite aux informations reçues concernant les allégations de persécutions des défenseurs des droits de l’homme au Zimbabwé pendant les manifestations pacifiques ayant suivi l’appel de l’opposition pour une réunion de prière au stade de Harare, en date du 11 mars 2007.

La Rapporteure spéciale exprime une inquiétude particulière en raison du massacre de Gift Tandare, président de l’Assemblée Nationale Constitutionnelle «  National Constitutional Assembly  », en date du 11 mars 2007, ainsi que l’arrestation et la détention de dix étudiants leaders et deux membres de la Coalition pour la Crise au Zimbabwe.

Il est également allégué que Promise Mkwananzi , Présidente de l’Union nationale des Etudiants au Zimbabwé “Zimbabwe National Students Union” (ZINASU), Washington Katema, Coordinateur de ZINASU, et les membres de ZINASU, Zwelithini VikiKudakwashe MapundaTellington Kwashira, auraient été arrêtés et détenus avec Emily Nkhungwa et Roderick Chirowodza, deux membres de l’organisation partenaire 'Crisis in Zimbabwe Coalition ' ainsi que Cinq membres du Mouvement des Etudiants Chrétiens de Zimbabwe 'Students Christian Movement of Zimbabwe'.

La Rapporteure spéciale est profondément préoccupée par ces arrestations et détentions qui auraient suivi les arrestations massives du 11 mars 2007 de plus de soixante dix personnes dont les membres du parti politique d’opposition ainsi que d’importants défenseurs des droits de l’homme dont Mike Davies , président de l’organisation « Combined Harare Residents' Association » (CHRA), Madock Chivasa, Porte-parole de l’Assemblée Nationale Constitutionnelle « National Constitutional Assembly », Dr Lovemore Madhuku, membre de l’Assemblée Nationale Constitutionnelle et Gladys Hlatsayo, Agente d’Information de la Coalition pour la Crise « Crisis Coalition », qui étaient conviés à une campagne de prière pour sauver le Zimbabwe « Save Zimbabwe Campaign prayer » dans la commune de Highfields au Harare. Certains d’entre eux auraient subi des mauvais traitements et des actes de torture au moment de leur détention.

La Rapporteure spéciale est inquiétée par le fait que la Police au Zimbabwe utiliserait la loi sur l’Ordre public et la Sécurité “Public Order and Security Act” (POSA) pour arrêter et persécuter les défenseurs des droits de l’hommes, tel qu’il aurait été prouvé par les récentes détentions du 11 et 13 mars pour les empêcher de mener leurs activités légitimes et pacifiques de défense des droits de l’homme.

La Rapporteure spéciale appelle aux autorités de Zimbabwé de prendre toutes les mesures nécessaires visant à garantir l’intégrité physique et psychologique de tous les défenseurs des droits humains et d’assurer dans toutes les cisrconstances à tous les défenseurs des droits humains et des organisations, la liberté d’exercer leurs activités de défenseurs des droits de l’Homme sans crainte de représailles. Elle demande en plus aux autorités de Zimbabwé de mener une enquête immédiate, impartiale et rapide sur le massacre de Gift Tandare et sur les des cas d’allégation de la violence policière et d’actes de torture qu’auraient subis ceux qui ont été arrêtés, d’en rendre les résultats publics et de traduire les responsables en justice.

La Rapporteure spéciale aimerait rappeler au Gouvernement de Zimbabwé des ses obligations vis-à-vis de la Déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’Homme, les Déclarations de Grand Baie et de Kigali, la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, ainsi que d’autres instruments Internationaux relatifs aux droits humains ratifiés par le Zimbabwé.