Discours de clôture du Président de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples Honorable Commissaire Rémy Ngoy Lumbu

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Dakar, 5 décembre 2021

 

M.  Babacar Ba, Directeur de cabinet du Secrétaire d’Etat auprès du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, chargé de la Promotion des Droits humains et de la bonne Gouvernance ,

- Distingués Délégués des Etats parties et Membres de l'Union Africaine,

- Excellences, Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique et consulaire accrédités auprès de la République du Sénégal ;

- Madame la Vice-Présidente et Honorables Commissaires de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples,

- Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations internationales, des Institutions Nationales des Droits de l’homme, des Institutions Spécialisées et de la Société civile,

- Distingués invités, Mesdames et Messieurs, en vos grades et rangs respectifs.

Bonjour,

C’est pour moi un honneur de clôturer ce 5 décembre 2021, la 69ème Session Ordinaire de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples tenue  de manière hybride à Dakar , République du Sénégal, du 15 novembre au 5 décembre 2021, après vingt et un jours de travaux intenses mais fructueux.

En ce jour où j’ai l’insigne honneur de prononcer mon premier discours en tant que président de cette auguste Commission, qu’il me soit  permis, au nom de l'ensemble des Honorables Commissaires et en mon nom propre, de réitérer nos vifs remerciements à Son Excellence Monsieur Macky Sall,  Président de la République  du Sénégal et au peuple sénégalais pour  nous avoir permis de tenir notre session sur la terre de la Teranga.

Je saisi voudrais également cette occasion adresser mes vives félicitations et souhaiter la bienvenue aux nouveaux Commissaires élus qui au cours de cette  session, conformément à l’article 38 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, ont prononcé leur déclaration solennelle lors de la cérémonie d’ouverture. J’ai nommé  l’Honorable Commissaire Janet Ramatoulie Sallah-Njie; l’Honorable Commissaire Ourveena Geereesha Topsy-Sonoo; l’Honorable Commissaire Idrissa Sow ainsi que l’Honorable Solomon Ayele Dersso qui a été réelu.  

Je suis persuadé que vous ne ferez  point économie de vos efforts pour promouvoir et protéger les droits de l’homme sur notre continent dans le respect de notre plan stratégique et on vous alignant derrière l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

A l’Honorable Commissaire Solomon Ayele Dersso, Président sortant de la Commission dont j’ai été le Vice-Président au cours des deux dernières années. Je voudrais souligner tous vos efforts entrepris pour poursuivre le travail de la Commission  africaine des droits de l’homme et des peuples face au défi du Covid19.

Monsieur le  Directeur de Cabinet,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

 

Au cours de cette session, nous avons écouté, échangé et apprécié les avancées enregistrées par la République du Bénin, la République de Namibie et par le Royaume d’Eswatini, lors de la présentation de leurs rapports périodiques. Conformément à nos pratiques, nos conclusions et recommandations seront développées dans des Observations finales qui seront transmises par les voies les plus autorisées à chacun des pays cités.

 

A cet égard nous prenons bonne note de l’engagement de la République du Sénégal  à rattraper tous les retards dans l’élaboration et la présentation des rapports périodiques et espérons recevoir son rapport pour examen lors de la 71eme session.

 

La pandémie du Covid19 a mis en exergue le manque criant d’infrastructures médicales adaptées sur l’ensemble du continent et l’incapacité des Etats africains à produire leur propre vaccin, mettant une fois de plus la vie des africains à la merci de la bonne volonté des partenaires et autres donneurs.

 

Je voudrais rappeler que le droit à la santé est un droit fondamental consacré à l’article 16 de notre Charte. J’attire donc l’attention des gouvernements  sur l’importance de sa mise en œuvre en ce période difficile.

 

C’est le lieu ici d’interpeller nos dirigeants afin de les inviter à investir dans le domaine de la santé et de la recherche en Afrique, afin de garantir le droit à la santé des  populations africaines pour préserver l’avenir du continent. La lutte contre le Covid19a démontré à juste titre que  le droit à la santé requiert une meilleure prise en charge.

 

A ce propos je voudrais  saluer les  efforts de la République du Sénégal pour le soutien mis en place au profits des ménages dans le contexte inédit de la crise sanitaire mondiale et la gestion exemplaire qu’elle a faite de la crise avec la mise en place des protocoles ayant permis d’endiguer, sinon contrôler l’épidémie sur son territoire.

 

Je saisi d’ailleurs l’opportunité offerte pour inviter  la République du Sénégal à faire du droit à la santé, son cheval de bataille lors de son mandat à la tête de l’Union africaine au cours de l’année 2022, dans la suite des efforts fort remarquables et appréciables de son Excellence Monsieur Félix Tshisekedi Tshilombo, Président de la République Démocratique du Congo.

 

Monsieur le  Directeur de Cabinet,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

 

Comme à l’accoutumée, la Commission africaine a procédé avec toutes les parties prenantes à un examen de la situation des droits de l’homme sur le continent. Des développements positifs ont été relevés dans de nombreux pays ainsi que certains défis dont les plus préoccupants sont d’ordre sanitaire et sécuritaire avec les conséquences qui s’y rattachent en termes de pertes en vies humaines, de destruction des biens et des infrastructures ainsi que le niveau élevé de personnes déplacées et de réfugiés, mais également de migrants.

 

La Commission a formulé des recommandations/pays sur certaines situations à travers notamment l’adoption des résolutions qui ont été listées dans le Communiqué final.  Qui vous a été présenté par l’Honorable Commissaire Idrissa Sow.

 

La Commission a en outre procédé au lancement de divers documents, publications et  études. Elle recommande fortement à toutes les parties prenantes d’en faire bon usage dans leurs activités de promotion et de protection des droits de l’homme sur le continent.

 

Les panels de discussions interactives ont permis de s’informer, échanger les expériences et les bonnes pratiques et s’enrichir mutuellement sur des thématiques variées relatives aux droits de l'homme. Cette session a également, comme il est d’usage, offert l’opportunité aux participants d’interagir avec les Commissaires à l’occasion de la présentation de leurs rapports d’activités en leurs différentes qualités de commissaires et de détenteurs de mécanismes spéciaux.

 

Monsieur le  Directeur de Cabinet,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

 

L’année 2021 a marqué les 40 ans de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, le texte le plus ratifié du continent africain. Un texte fascinant de par sa capacité d’adaptation au fils des ans, malgré l’évolution de la société, l’apparition de nouvelles thématiques, il ne cesse de se réinventer pour répondre aux attentes des africains et des africaines, par l’interprétation dynamique que l’on peut en faire. Pour cela je voudrais rendre hommage aux Pères fondateurs de l’Union africaine anciennement Organisation de l’Unité africaine pour avoir initié la rédaction de cette Charte et particulièrement à son Excellence Léopold Sédar Senghor ancien président de la République du Sénégal initiateur du premier projet, et reconnaitre à juste titre le génie des éminents juristes qui avaient  rédigé cet instrument grâce auquel nous sommes tous réunis aujourd’hui. Il n’était donc  que justice que cette 69eme session qui célèbre les 40 ans de la Charte africaine se tienne à Dakar.

 

Avant de clore mon propos, permettez-moi de rappeler à tous qu’il nous appartient de poursuivre l’œuvre initiée par les Pères fondateurs. En effet, la mise en œuvre de la Charte africaine n’est pas de la seule responsabilité de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, mais une responsabilité collective.

 

Aussi j’invite les Etats parties à jouer leurs partitions, avec toute la volonté politique nécessaire, en vue de promouvoir et de protéger les droits des africains et des africaines de manière concrète.

 

Je voudrais remercier les Etats parties qui ont répondu à notre invitation et pour leur participation active aux travaux de cette session. Cela dénote de l’engagement et de l’intérêt constant qu’ils ont pour la question de l’effectivité des droits humains mais également de leur soutien au travail que mène la Commission en vue de s’acquitter de son mandat. Je saisis cette occasion pour encourager les Etats à renouer avec leurs engagements en termes de participation aux sessions de la Commission. A défaut d’y envoyer les délégations pays, nous sollicitons humblement la présence des fonctionnaires  qui travaillent à Addis Abeba et y représentent leurs pays.

 

Mes remerciements s’adressent également aux organisations de la Société civile, aux Organisations internationales ainsi qu’aux Institutions nationales des droits de l’homme ayant pris part à cette Session pour leurs contributions en vue de l’identification des solutions idoines pour l’effectivité des droits de l’homme en Afrique.

 

Ma reconnaissance va également aux membres du Secrétariat de la Commission africaine qui n’ont ménagé aucun effort pour offrir aux membres de la Commission l’assistance nécessaire pour le plein succès de nos travaux.

 

Je voudrais également exprimer ma gratitude aux interprètes, aux traducteurs et aux techniciens  sans lesquels nous n’aurons pu communiquer efficacement au cours de cette session.

 

A mes collègues, Madame la Vice-Présidente et les Honorables Commissaires,  mes vifs remerciements pour leur engagement  et leur dévouement tout au long de cette session  ainsi que pour les débats animés et enrichissants que nous avons eus sur les droits de l’homme sur notre continent.

 

Monsieur le  Directeur de Cabinet,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

 

La Commission africaine a apprécié à leur juste valeur la pertinence des recommandations formulées à son endroit afin de remplir, avec encore plus d’efficacité, son mandat de promotion et de protection des droits de l’homme sur le continent. Elle s’engage à redoubler d’efforts pour travailler à l’amélioration de droits des populations africaines, particulièrement en ces temps de pandémie de Covid19 et de ses multiples variants qui remet en cause bon nombres de nos acquis et nous impose  plus de résilience, mais surtout plus d’empathie  envers nos semblables.  Je vous invite à nous engager ensemble à  les protéger, car c’est notre responsabilité commune.

 

Enfin, je souhaite à tous et à toutes, un très bon voyage et retour dans vos familles respectives, en espérant vous revoir en bonne santé au cours de nos prochaines sessions.

 

Djerejef

Merci

Shoukran

Thank you

Obrigado

Asante