Communiqué de presse conjoint sur la signature de la Convention de l'Union africaine visant à mettre fin à la violence à l'égard des femmes et des filles par le Burundi, Djibouti,  Libéria,  l'Angola, la Gambie et la République démocratique du Congo

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Communiqué de presse conjoint sur la signature de la Convention de l'Union africaine visant à mettre fin à la violence à l'égard des femmes et des filles par le Burundi, Djibouti,  Libéria,  l'Angola, la Gambie et la République démocratique du Congo
18 juillet 2025
Banjul, Gambie

La Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (la Commission), félicite les États membres de l'Union africaine (UA) pour la signature de la Convention de l'Union africaine sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes et des filles. Cette signature est intervenue en marge de la 7ème Réunion de coordination semestrielle de l'UA, qui s'est tenue à Malabo, en Guinée équatoriale, du 10 au 13 juillet 2025. Il s’agit de la Républiques de Burundi, du Djibouti, du Libéria, de l'Angola, de la Gambie et de la République démocratique du Congo.

La Convention de l'UA a été adoptée par la Conférence des chefs d'État et de gouvernement de l'UA lors de sa 38ème Session ordinaire en février 2025. Cet instrument novateur constitue le premier cadre juridiquement contraignant panafricain exclusivement axé sur l'élimination de toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des filles  sur le continent.

La signature historique de la Convention par ces États membres marque un moment charnière dans l'effort continental visant à mettre fin à la violence à l'égard des femmes et des filles. En tant que premier instrument juridique consacré exclusivement à cette cause dans les sphères publiques et privées, la Convention représente un cadre d'action transformateur. La Commission félicite ces États membres pour leur leadership audacieux et exemplaire, qui reflète un engagement sans équivoque à s'attaquer aux schémas structurels et profondément enracinés de violence et de discrimination auxquels les femmes et les filles continuent d'être confrontées sur tout le continent. La Commission considère en outre ces signatures comme un signal fort de volonté politique en faveur de la construction d'un continent où la dignité, la sécurité et les droits de toutes les femmes et de toutes les filles sont pleinement protégés, respectés et réalisés.

La Commission rappelle toutefois qu'en vertu du droit international, la signature d'un traité est un signal politique important, mais ne crée pas en soi d'obligations juridiques contraignantes. L'effet juridique complet de la Convention ne sera réalisé qu'une fois qu'elle aura été ratifiée et qu'elle aura été transposée en droit interne. La Commission encourage donc les gouvernements  de l'Angola, du Burundi, de Djibouti, de la Gambie, du Libéria, et de la RDC à ratifier sans délai la Convention de l'Union africaine visant à mettre fin à la violence à l'égard des femmes et des filles et à prendre les mesures législatives et institutionnelles nécessaires pour assurer sa mise en œuvre effective.

La Commission appelle en outre tous les États membres de l'UA à suivre cette étape exemplaire et à faire preuve d'un engagement commun à mettre fin à la violence à l'égard des femmes et des filles en signant, ratifiant et mettant en œuvre cette convention, conformément à leurs obligations en matière de droits humains, y compris en vertu du Protocole à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo). Ce moment appelle une réponse unifiée et urgente de la part de tous les États membres pour faire face aux inégalités systémiques et aux déséquilibres de pouvoir qui entretiennent la violence à l'égard des femmes et des filles.

La Commission réaffirme sa volonté de soutenir les États signataires et les autres États membres dans les processus de ratification et de mise en œuvre. Ce soutien comprend la fourniture d'orientations techniques, la facilitation d'un dialogue constructif et la promotion des meilleures pratiques pour s'assurer que les engagements pris au niveau continental se traduisent par des changements réels et transformateurs dans la vie quotidienne des femmes et des filles. La Commission reste un partenaire indéfectible de tous les États dans le cheminement collectif vers l'élimination de la violence basée sur le genre en Afrique.

    Honorable Commissaire Janet Ramatoulie Sallah-Njie, Vice-Présidente et Rapporteure spéciale sur les droits de la femme en Afrique.
    Honorable Commissaire Essaiem Hatem, rapporteur pays pour la République de Djibouti 
    Honorable Commissaire Mudford Zachariah Mwandenga, Rapporteur  pays pour la République du Libéria
    Honorable Dr. Commissaire Marie Louise Abomo, Rapporteur pays pour la République d'Angola, la République du Burundi et la République démocratique du Congo.
    Honorable Commissaire Litha Musyimi-Ogana, Rapporteur pays pour la République de Gambie

18 Juillet 2025
Banjul, République de Gambie