Communiqué de presse à l’occasion de la « Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes »

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Communiqué de presse à l’occasion de la « Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes »
25 novembre 2025, Banjul, République de Gambie

À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, célébrée cette année sous le thème « UNiTE pour mettre fin à la violence numérique contre toutes les femmes et les filles », la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP ou la Commission) se joint à la communauté internationale pour réaffirmer son engagement à mettre un terme à toutes les formes de violence — en particulier la menace croissante de la violence numérique — à l’encontre des femmes et des filles à travers le continent africain.

Cette journée nous rappelle que les efforts visant à éradiquer la violence fondée sur le genre doivent évoluer face aux défis émergents. La montée du cyberharcèlement, des abus en ligne, du partage non consenti d’images et de la désinformation basée sur le genre continue de saper la dignité, la sécurité et les droits des femmes et des filles. Derrière chaque incident se trouve une vie dont l’autonomie et le potentiel ont été amoindris. Cette réalité souligne l’urgence de renforcer les mécanismes de prévention, de protection et de responsabilisation.

La Commission poursuit l’avancement de cet agenda à travers des cadres normatifs essentiels, notamment la Résolution CADHP/Res. 522 (LXXII) 2022 sur la protection des femmes contre la violence numérique et la Résolution CADHP/Res. 591 (LXXX) 2024, qui mandate une étude approfondie visant à identifier les schémas systémiques et à proposer des solutions fondées sur des données probantes pour lutter contre la violence numérique en Afrique.

Dans le contexte des conflits armés, des déplacements forcés et de l’insécurité numérique croissante, la Commission réitère son appel aux États parties afin qu’ils signent, ratifient et intègrent dans leur droit interne la Convention de l’Union africaine sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles (UA-CEVAWG). À ce jour, seuls sept États membres — l’Angola, le Burundi, Djibouti, la République démocratique du Congo, le Ghana, le Liberia et la Gambie — ont signé ladite Convention. Avec quinze (15) ratifications requises pour son entrée en vigueur, la Commission exhorte l’ensemble des États à accélérer ce processus.

Adoptée en février 2025, l’UA-CEVAWG reconnaît la violence dans le cyberespace comme une préoccupation pressante et oblige les États à mettre en place des garanties juridiques, politiques et institutionnelles complètes. La Convention vient compléter le Protocole de Maputo ainsi que les Résolutions 522 (2022) et 591 (2024) de la Commission, établissant ainsi un cadre continental solide pour combattre la violence numérique fondée sur le genre.

À l’ouverture des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, le thème de 2025 constitue un rappel puissant que la violence — qu’elle soit en ligne ou hors ligne — est inacceptable. Les espaces numériques recèlent un immense potentiel d’autonomisation, d’innovation et de connexion, mais ils peuvent également refléter et amplifier les atteintes genrées s’ils ne sont pas régulés. Les actions que nous entreprenons aujourd’hui doivent traduire à la fois l’urgence et l’ambition. La sécurité numérique n’est pas une campagne de seize jours — elle constitue un droit fondamental et permanent.

À l’adresse de tous les États parties, des organisations de la société civile, des acteurs technologiques, des défenseurs des droits humains, des organisations de défense des droits des femmes, ainsi que de toutes les femmes et filles d’Afrique — unissons-nous, agissons, et garantissons qu’aucune femme ni aucune fille ne soit réduite au silence, intimidée ou lésée dans les espaces qu’elle occupe — qu’ils soient numériques ou physiques.

Ensemble, affirmons haut et fort #AucuneExcuse et #AgirPourMettreFinÀLaViolence.

Honorable Commissaire Janet Ramatoulie Sallah-Njie
Rapporteure spéciale sur les droits des femmes en Afrique de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples