Burundi: Mission de promotion, 2004

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Une délégation de la Commission africaine conduite par le Commissaire Mohamed Abdellahi Ould Babana, responsable pour le Burundi au sein de la Commission, a effectué une mission de promotion au Burundi du 4 au 11 février 2004.

Recommandations

Le Gouvernement de la République du Burundi devrait:

  1. Renforcer les efforts déployés en vue du retour durable à la paix par la mise en œuvre de l’Accord de Paix d’Arusha;
  2. Procéder à la ratification des instruments juridique internationaux et régionaux, notamment le Protocole relatif aux Droits de la Femme en Afrique, la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant ainsi qu’à la présentation à la Commission Africaine des rapports périodiques du Burundi en retard;
  3. Poursuivre les réformes en cours en vue notamment du renforcement du statut juridique de la femme et de la restauration des conditions du procès équitable devant les tribunaux;
  4. Prendre des mesures en vue d’améliorer les conditions de vie dans les lieux de détention et d’y assurer le respect des droits de l’homme;
  5. Prendre les dispositions utiles en vue de l’exécution de la décision prise par la 28ème Session Ordinaire de la Commission Africaine relative à la communication n°231/99 – Avocats Sans Frontières(pour le compte de Gaëtan Bwampamye) / Burundi; 
  6. Garantir une meilleure implication de la société civile, particulièrement de la femme et des jeunes à la gestion du pays notamment à la mise en œuvre de l’Accord de Paix d’Arusha;
  7. Prendre les dispositions utiles ou renforcer celles déjà prises en vue de la mise en œuvre d’un plan général de lutte contre la pauvreté qui frappe impitoyablement les populations;           
  8. Prendre parallèlement des mesures en vue du renforcement des activités rémunératrices de la femme et de la scolarisation et la formation des filles;
  9. Mettre en application les projets de scolarisation à 100% des enfants en âge scolaire, à cours termes;
  10. Veillez à la poursuite et au renforcement des mesures déjà prises dans le cadre de la lutte contre le VIH/SIDA et prendre des mesures appropriées et urgentes en vue de mettre fin au phénomène des viols notamment des petites filles;
  11. Prendre toutes les dispositions utiles en vue de la création de la Commission Nationale des Droits de l’Homme du Burundi; 
  12. Coopérer davantage avec les ONG, les institutions internationales oeuvrant sur le terrain, la Commission Africaine, l’Union Africaine et les Nations Unies en vue du retour à une paix durable, de la promotion et de la protection des droits de l’homme.                                                         

Les Organisations de la société civile devraient: 

  1. Demander et obtenir le Statut d’Observateur auprès de la Commission Africain en vue de mieux contribuer à la promotion et à la protection des droits de l’homme; 
  2. Rassembler la documentation et les informations pertinentes relatives aux droits de l’homme et les mettre à la disposition du Gouvernement et de la Commission Africaine pour action appropriée;
  3. Entretenir et renforcer la coopération avec la Commission Africaine et avec le Gouvernement en matière de promotion et de protection des droits de l’homme;
  4. Œuvrer pour la connaissance et la vulgarisation de la Charte Africaine et exercer sur le Gouvernement les pressions nécessaires à l’accomplissement de ses obligations notamment celles découlant de la Charte Africaine;
  5. Constituer des réseaux d’échange d’informations, d’expériences et de solidarité;  

La Commission Africaine devrait:

  1. Accorder plus d’attention à la coopération avec le Burundi en vue de mieux comprendre la situation des droits de l’homme dans ce pays; Y intensifier les missions de promotion à cet effet;
  2. Fournir à l’Union Africaine toute information utile à une meilleure compréhension de la situation des droits de l’homme au Burundi;
  3. Demander à l’Union Africaine et à la communauté internationale d’apporter leur soutien à la lutte contre la pauvreté au Burundi;
  4. Demander à l'Union Africaine et à l’ONU d’intensifier leurs efforts auprès des Etats de la région des Grands Lacs en vue de les amener à contribuer effectivement à la consolidation de la paix à l’intérieur de leur territoire et dans la sous-région.