Le Groupe de Travail sur les droits des Personnes Agées et des Personnes Handicapées en Afrique (le Groupe de Travail) de la Commission Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples (la Commission) a le plaisir de s'associer à la communauté internationale pour célébrer ce 1er octobre 2022 la Journée Internationale des Personnes âgées placée, cette année, sous le thème « La résilience des personnes âgées dans un monde en mutation, mettre en évidence les contributions des femmes âgées ».
Définies par le Protocole à la Charte Africaine sur les Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux droits des personnes âgées comme « les personnes âgées d’au moins 60 ans », les personnes âgées constituent dans plusieurs sociétés des personnes ressources pluridimensionnelles. C’est le cas particulièrement des femmes âgées ; ces dernières font office notamment, tant en zone urbaine qu’en zone rurale:
- de baby-sitter ou « nounou », et même de tutrices pour leurs petits-enfants,
- d’infirmière et même de sage-femme ;
- de formatrice auprès des jeunes mamans, pour n’évoquer que ces aspects.
Pourtant, il s’agit là de la catégorie des personnes parfois oubliées et très souvent stigmatisées et exclues.
Aussi, alors qu’elles sont très souvent sujettes à la discrimination, à la stigmatisation allant jusqu’à une exclusion sociale au motif qu’elles seraient des sorcières, il faut raisonnablement reconnaître que cette tranche de la couche sociale contribue énormément à la consolidation, à l’expansion voire au développement de nos sociétés. Que ce soit dans la cellule familiale, ou dans tout autre secteur, l’expérience indéniable et contributive des femmes âgées est une ressource à ne démentir pour aucune raison. Mieux, leurs apports doivent être légitimement reconnus et appréciés à juste valeur.
Il est donc légitime de dénoncer les abus de droits, voire les violations des droits, dont sont victimes les personnes âgées en Afrique pourtant couvertes par le Protocole relatif aux droits des personnes âgées e Afrique.
Par conséquent, dans l’attente de l’entrée en vigueur du Protocole qui garantit les droits des personnes âgées sur le continent, la Commission Africaine, à travers son Groupe de Travail se joint à la communauté internationale pour célébrer les contributions des femmes âgés au développement de la société, et saisit l’occasion de cette journée internationale pour sensibiliser à la prise en compte, à la protection et à la valorisation des personnes âgées sur le continent et célébrer ces héroïnes de tous les jours, laissées pourtant de côté.
Le Groupe de Travail, à l’occasion de cette célébration invite :
i. Les Etats n’ayant pas encore ratifié le Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, relatif aux Droits des Personnes Agées en Afrique à le faire et à prendre les dispositions appropriées pour son efficace mise en œuvre ;
ii. Les Etats Parties à adopter des politiques et programmes nationaux de protection des personnes âgées et de leur inclusion dans les processus décisionnels ;
iii. Les Etats parties à intégrer dans les rapports soumis à la Commission en application de l’article 62 de la Charte Africaine, des informations sur la situation des personnes âgées, en particulier sur les bonnes pratiques de protection et de promotion de leurs droits ;
iv. Les mécanismes spéciaux de la Commission à prendre en charge, dans le cadre de leurs mandats respectifs, les aspects pertinents touchant à la sécurité et à la non-discrimination à l’égard des personnes âgées ;
v. Toutes parties prenantes à poursuivre les plaidoyers auprès des autorités étatiques pour la ratification du Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux Droits des Personnes Agées en Afrique ;
vi. Toutes les parties prenantes à initier davantage de campagnes de sensibilisation sur l’interdiction de discrimination et de stigmatisation des personnes âgées.
Banjul, 1er octobre 2022