Mozambique: Mission sur Prisons et conditions de détention, 1997

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Le Rapporteur spécial sur les prisons et les centres de détention en Afrique s'est rendu au Mozambique du 14 au 24 décembre 1997. Lors de cette visite, il s'est rendu à :

Maputo (prison centrale et prison civile)

Beira (prison centrale et poste de police)

Nampula (prison et poste de police)

Matola (prison ouverte)

Xai-Xai (prison et poste de police) et prison de Macheva

Recommendations

 

Les recommandations qui suivent prennent en considération le lourd fardeau qui pèse sur le Mozambique à la suite de la longue guerre d'indépendance et du

conflit entre le FRELIMO et la RENAMO.

 

Des mesures devraient être prises pour hâter les enquêtes et le procès des personnes inculpées. La réduction du nombre de détenus à la charge de l'État limitera le fardeau qui pèse sur celui-ci.

Il faudrait d'urgence prendre des mesures pour établir des régimes et des programmes destinés aux mineurs délinquants. Si ces mesures ne sont pas prises, ces jeunes atteindront l'âge adulte en prison.

Des peines de substitution telles que le service d'intérêt général devraient être envisagées et appliquées pour décongestionner les prisons et pour ne pas perturber la vie sociale de ceux qui commettent une infraction mineure.

Les accusations de corruption portées contre les policiers et gardiens de prison doivent donner lieu à une enquête afin que soient prises des mesures disciplinaires.

Tout doit être fait pour décourager les agressions sur la personne des prisonniers, et les gardiens qui s'en sont rendus responsables devraient être sanctionnés.

La nette impression que les gardiens laissent mourir les détenus très malades devrait être dissipée et il faudrait à tout le moins faire transporter les détenus gravement malades à l'hôpital.

La dure réalité de la vie oblige à reconsidérer les sanctions consécutives à la vente de marchandises dans la rue. Alors que cette activité n'attire aucunement l'attentionet n'est pas sanctionnée pénalement dans la ville de Maputo, même pour des gens âgés, il semble immoral que les marchandises des mineurs, qui luttent pour gagner leur pain, soient confisquées à Nampula.

Pour compléter les efforts du gouvernement en vue de la réforme des prisons, le gouvernement devrait encourager les ONG à s'intéresser aux prisons et aux prisonniers.

Quand les prisonniers font pousser des arbres fruitiers et des cultures, comme bénéficier du produit de leur labeur.

La méthode traditionnelle de fabrication du savon devrait être réutilisée dans l'optique de servir en prison. Ce savon pourrait être produit dans les centres ouverts. Cette démarche contribuera à la réhabilitation des prisonniers de ces centres.

Des outils et des instruments simples tels que des balais et des pelles en bois peuvent être fabriqués, là encore par les détenus des centres ouverts, pour les fournir aux prisons à des fins de nettoyage.