Communiqué de presse sur les élections au Burkina Faso

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La Commissaire en charge de la promotion et de la protection des droits de l’homme eu Burkina Faso, l’Honorable Commissaire Maya Sahli Fadel, a été informée des rapports faisant état de la perturbation de l'enregistrement des électeurs dans certaines régions du pays par la présence de groupes extrémistes, qui pourrait également empêcher les populations de voter.

Elle a également été informée de l’adoption d’une nouvelle loi controversée par le Parlement en août - qui stipule que les votes seront comptés indépendamment de la capacité des gens à accéder aux bureaux de vote le 22 novembre, ce qui fait craindre une privation généralisée du droit de vote dans des zones déjà marginalisées, dont les milliers de déplacés internes qui seront exclus du processus électoral, les grands oubliés des élections.

La Commissaire voudrait rappeler aux autorités burkinabés que l’article 13 alinéa 1 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, garanti à tous les citoyens le droit de participer librement à la direction des affaires publiques de leur pays, soit directement, soit par l'intermédiaire de représentants librement choisis, ce, conformément aux règles édictées par la loi.

Par ailleurs l’article 3 de la Charte africaine sur la démocratie les élections et la gouvernance demande à ce que les Etats s’assurent de la participation effective des citoyens aux processus démocratiques et de développement et à la gestion des affaires politiques.

En ne prenant pas les mesures nécessaires pour s’assurer que toutes les personnes sont enregistrées ainsi que celles devant garantir leur sécurité afin qu’elles puissent exercer leur droit de vote, l’Etat  viole les dispositions de ce droit.

La Commissaire invite les autorités burkinabés à s’assurer que tout est mis en œuvre  afin que ces élections se déroulent selon les principes garantis par la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et la Charte africaine de la démocratie les élections et la gouvernance et que le processus soit inclusif.

 

Banjul 11 novembre 2020