Communiqué de presse à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA

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A l’occasion de la 27ème journée mondiale de lutte contre le SIDA, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (la Commission ), à travers son  Comité sur la protection des droits des personnes vivant avec le VIH (PVVIH ) et des personnes à risque, vulnérables et affectées par le VIH (le Comité) se joint au monde entier pour la commémoration de cette journée.

 

Cette journée qui est commémorée sous le même thème depuis 2011, notamment  l’"Objectif zéro", thème qui vise : zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au SIDA; est l’occasion privilégiée dinformer et de sensibiliser,  une fois de plus, le public sur la gravité de la pandémie du sida et l’importance de mettre fin à la propagation du virus.

 

Tout en reconnaissant les progrès enregistrés à l’échelle mondiale, le Comité note avec préoccupation que l’Afrique demeure le continent le plus touché par le VIH/SIDA dans la mesure où de nouvelles contaminations par le VIH se maintiennent à un niveau élevé suite à l’absence de couverture médicale, notamment les services de prévention, de traitement, de soins et de soutien liés au VIH dans certaines régions d’Afrique.  

 

Le Comité déplore le fait que cette situation est plus grave chez les femmes et les filles  à cause des facteurs comportementaux, culturels, sociaux, économiques et sexospécifiques qui augmentent la vulnérabilité des femmes à l'épidémie notamment les mutilations génitales féminines, les mariages d’enfants et les violences sexuelles en particulier dans les zones de conflits.

 

Le Comité note par ailleurs que malgré les campagnes de sensibilisation, la stigmatisation, la discrimination, la marginalisation des personnes vivant avec le VIH et les inégalités entre les sexes persistent toujours sur notre continent et constituent des causes de propagation de la pandémie, en ce qu’elles diminuent l’impact des actions de prévention et de traitement du SIDA car les personnes infectées sont contraintes de cacher leur séropositivité.

 

Le Comité invite tous les Etats parties à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples à accroître les fonds alloués au secteur de la santé conformément à la Déclaration d’Abuja, d’augmenter les établissements sanitaires en vue de renforcer les services gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic du VIH ainsi que l’accès universel aux programmes de prévention, aux traitements efficaces et au soutien pour toutes les personnes vivant avec le VIH/SIDA.

 

Le Comité exhorte en outre les Etats parties à prendre des mesures idoines en vue d’une réponse à la pandémie axée sur les droits de l’homme en mettant fin à tout acte de nature à faire obstacle à l’efficacité des réponses au VIH, notamment par l’adoption des lois, politiques et programmes visant à une meilleure promotion et protection des droits des personnes vivant avec le VIH et des personnes à risque, vulnérables et affectées par le VIH.  

 

Le Comité félicite et encourage  l’organisation régulière de la Conférence internationale sur le SIDA et les Infections sexuellement transmissibles en Afrique (ICASA), grande rencontre à l’échelle du continent autour des progrès, enjeux, défis nouveaux et innovations dans la lutte contre le VIH/SIDA.

 

L’année 2016 a été déclarée par l’union africaine " Année africaine des droits de l’homme avec un accent particulier sur les droits de la femme". Dans cette perspective, le Comité  encourage tous les acteurs impliqués, à renouveler leur engagement, à renforcer leurs programmes, et à responsabiliser davantage les femmes et les jeunes dont le rôle reste déterminant dans la consolidation des progrès réalisés dans la lutte contre la pandémie , notamment à travers la mise à disposition de moyens adéquats.

 

Le Comité réitère son soutien au Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA et reste déterminé à travailler avec toutes les parties prenantes en vue d’un monde sans VIH.

 

Le Comité invite la Communauté internationale, l’ONU SIDA et les Organisations non-gouvernementales à intensifier leurs efforts dans la lutte contre le VIH/ SIDA en vue d’atteindre l’objectif mondial stratégique d’enrayer le sida d’ici 2030.

 

Le SIDA n’a pas de couleur, de sexe ou d’âge; il touche tous les êtres humains quels qu’ils soient, c’est notre responsabilité à tous de lutter pour mettre un terme à cette pandémie. Ensemble nous pouvons atteindre « l’Objectif Zéro en Afrique», si chaque personne, sans exception aucune, joue sa partition dans l’éducation citoyenne à la protection individuelle et communautaire contre le virus.

 

Honorable Commissaire Soyata Maiga

Présidente du Comité sur la protection des droits des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et des personnes à risque, vulnérables et affectées par le VIH.

Commission africaine des droits de l’homme et des peuples