La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (la Commission africaine), à travers le Président de son Groupe de Travail sur les Droits Économiques Sociaux et Culturels, suit avec préoccupation le climat d’insécurité qui prévaut dans le nord de la République du Mali.
La Commission africaine s’indigne contre la destruction et la profanation des mausolées de saints musulmans et d’autres sites historiques de la ville mythique de Tombouctou.
La Commission africaine rappelle que ces monuments sacrés, classés patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, sont le symbole de la grandeur de l’Afrique. Ils sont la preuve que l’Afrique a joué un rôle majeur dans l’histoire de l’hum anité. Bien que se trouvant au Mali, ils traduisent en chaque Africain un sentiment d’existence et de fierté. Plus encore, la Commission tient à réaffirmer que les bibliothèques de Tombouctou sont l’héritage historique du passé de l’Afrique, elles constituent une part importante de la civilisation africaine.
La Commission africaine joint ainsi sa voix à celle de la communauté internationale pour exprimer toute sa consternation et toute son inquiétude au sujet de ces actes indignes et ignobles.
La Commission africaine condamne avec la plus grande fermeté ces actes barbares et infâmes qu’elle considère comme des crimes de guerre et crimes contre l’humanité, et par conséquent contraires à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, ainsi qu’autres instruments juridiques africains et internationaux régissant les droits de l’homme et le droit international humanitaire.
La Commission africaine salue l’initiative de l’UNESCO d’inscrire les mausolées de saints musulmans de Tombouctou sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité en péril.
La Commission africaine appelle les autorités maliennes, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest, l’Union Africaine et toute la communauté internationale à prendre les mesures urgentes afin de faire cesser ces violations et de traduire leurs auteurs devant les juridictions compétentes. La Commission africaine soutient, en outre, leurs efforts dans la résolution définitive de ce conflit qui s’evit dans le nord du pays.
Banjul, le 10 juillet 2012