République centrafricaine: Mission sur Prisons et conditions de détention, 2000

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Prof. E.V.O. Dankwa, Rapporteur spécial sur les Prisons en Afrique, a visité la République centrafricaine du 19 au 29 juin 2000. 

 

Recommandations

Un groupe d'étude interministériel dont les membres seraient issus d'organes responsables de l'administration de la justice, du maintien de l'ordre, des prisons et autres secteurs connexes devrait mener une étude approfondie des solutions qui peuvent être apportées aux problèmes des prisons. La Commission nationale des droits de l'homme pourrait prendre l'initiative de ce travail.

Il faudrait surveiller davantage le travail des gardiens de prison et des responsables. Les représentants des autorités locales devraient se rendre plus souvent dans les prisons ou, si aucune visite n'a encore eu lieu, commencer à s'y rendre.

Il faudrait explorer la possibilité de reconstruire les prisons à l'aide de ressources locales.

Il faudrait renforcer l'éducation aux droits de l'homme pour les policiers, les gendarmes et les gardiens de prison.

Il faudrait mettre un terme aux actes de torture et de violence à l'encontre des détenus.

Les détenus ne devraient plus porter de chaînes.

Des mesures devraient être prises pour que les hommes et les femmes ne soient pas détenus dans les mêmes cellules.

Rien ne devrait entraver la venue de personnes qui, dans le respect des règles pénitentiaires, souhaitent rendre visite à des détenus.

Les détenus ne devraient être ni menacés ni punis pour ce qu'ils disent à des personnes agissant en qualité d'officiels, tel que le Rapporteur spécial.

Les ONG présentes en République centrafricaine devraient œuvrer à l'amélioration des conditions de détention. Elles devraient autant que possible offrir une aide humaine et matérielle.

L'Etat devrait assumer la responsabilité des soins de santé destinés aux détenus, même si les familles, les organisations religieuses et d'autres contribuent à ces soins.

Nourrir les détenus relève de la responsabilité de l'Etat et le gouvernement devrait respecter cette obligation. La société civile est incitée à concourir à ce que les autorités s'acquittent de cette responsabilité.

Le logement des détenus devrait être l'un des principaux sujets d'attention du groupe d'étude interministériel dont nous avons suggéré l'instauration.