La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (la Commission africaine), réunie à l’occasion de sa 51ème Session ordinaire, à Banjul, Gambie, du 18 avril au 2 mai 2012 ;
Rappelant son mandat de promotion et de protection des droits de l’homme en Afrique en application de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (la Charte africaine);
Prenant note de l’article 3 (f) et (h) de l’Acte constitutif de l’Union africaine (UA), qui précise que l’UA a pour objectifs de promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité sur le continent, ainsi que les droits de l’homme et des peuples, conformément à la Charte africaine et aux autres instruments pertinents des droits de l’homme;
Considérant l’article 1 de la Charte africaine qui appelle les Etats membres à adopter des mesures législatives et autres afin de donner effet aux droits et libertés garantis par ladite Charte;
Considérant, en outre, l’article 4 de la Charte africaine, en vertu duquel la personne humaine est inviolable et tout être humain a droit au respect de sa vie et à l’intégrité physique et morale de sa personne;
Rappelant la Résolution ACHPR/RES.211 (EXT.OS/XI) 2012 sur la Situation des Droits de l’Homme au Nigeria, qui condamne les actes de violence commis par des groupes armés contre des citoyens au Nigeria et à l’origine de pertes en vies humaines, de lésions corporelles et de la destruction de biens;
PROFONDEMENT PREOCCUPEE par les actes de violence qui se poursuivent sans relâche:
i. CONDAMNE FERMEMENT les récents actes de violence perpétrés le 26 avril 2012, notamment les attaques contre les bureaux du journal This Day, à Abuja et Kaduna qui ont provoqué le décès de plusieurs personnes et la destruction de biens ;
ii. CONDAMNE ÉGALEMENT les attaques qui ont été perpétrées le 29 avril 2012 par des bandits armés qui s’en sont pris respectivement à des participants à un culte d’adoration à la Cité universitaire Bayero dans la ville de Kano causant au moins 16 morts et 22 blessés et à l’Église de Christ au Nigeria, à Maiduguri, tuant au moins 3 personnes;
iii. APPELLE les auteurs de ces actes indéfendables de violence à mettre immédiatement un terme à leurs attaques contre des civils ;
iv. EXHORTE le Gouvernement de la République fédérale du Nigeria à prendre les mesures nécessaires pour garantir la protection de sa population civile, conformément à ses obligations régionales et internationales en matière de droits de l’homme ; et
v. APPELLE la CEDEAO, l’Union africaine et la communauté internationale à soutenir les efforts du Gouvernement de la République fédérale du Nigeria visant à mettre fin à ces actes de violence.
Fait le 2 mai 2012 à Banjul, Gambie