Communique de presse sur les implications de la loi de 2013 sur [l’interdiction du]mariage homosexuels pour les defenseurs des droits de l’homme au Nigeria

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La Rapporteure Spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme en Afrique, Me Reine Alapini-Gansou, a pris note de la Promulgation le 13 janvier 2014 au Nigeria de la Loi sur l’Interdiction du Mariage Homosexuel et se sent très préoccupée des suites que pourrait avoir cette loi sur les minorités sexuelles déjà vulnérabilisées par les préjugés sociaux.

La Rapporteure Spéciale est, en outre, préoccupéepar certainesdispositions de cette loi et plus spécifiquement ses articles 4(1) et 5(2) qui interdisent et sanctionnent la défense des droits deslesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT).Ces dispositions mettent en péril tout travail des défenseurs des droits de l’homme et s’opposent à tout débat de société sur cette question cruciale.

Par ailleurs, la Rapporteure Spéciale est inquiète de l’accroissement à la suite de l’adoption de cette loi, des cas de violences physiques, des agressions, de détentions arbitraires et harcèlements contre des défenseurs des droits de l’homme traitant des droits des minorités sexuelles.

La Rapporteure Spéciale condamne fermement de tels actes qui constituent des atteintes au droit à la vie, à l’intégrité physique, à la sécurité des personnes et à la liberté d’expression et de réunion des défenseurs des droits de l’homme.

En outre, la Rapporteure Spéciale rappelle au gouvernement Nigérian ses obligations internationales notamment celles découlant de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et de la Déclaration des Nations Unies sur les Défenseurs des droits de l’Homme.

La Rapporteure Spéciale invite à cet égard le gouvernement Nigérian à s’assurer que les défenseurs des droits de l’homme exercent leurs activités dans un environnement propice exempt de stigmatisation et de représailles.

La Rapporteure Spéciale voudrait, enfin, par la même occasion, encourager les autorités politiques Nigérianes à poursuivre leurs efforts dans la garantie de l’intégrité physique et de la sécurité de tous les défenseurs des droits de l’homme opérant sur le territoire Nigérian.

 

Fait à Banjul, le 05 février 2014