Communiqué de presse sur les violations des droits de l'homme récentes en Cote d'Ivoire

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La Commission Africaine des droits de l’homme et des peuples (la Commission Africaine) exprime sa très vive préoccupation  face aux violations massives des droits de l’homme constatées en Cote d’Ivoire, au lendemain du scrutin présidentiel du 28 novembre 2010.

Elle constate avec amertume que ces violations massives des droits de l’homme se sont accrues à partir 15 décembre 2010 á l’annonce des manifestations populaires du Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et pour la Paix (RHDP) visant á prendre le contrôle de la Télévision Nationale.

La Commission africaine tient à exprimer sa  vive inquiétude devant la série d’enlèvements nocturnes dont sont victimes quotidiennement les partisans du président élu Alassane Ouattara. Ces enlèvements qui interviennent pendant la nuit alors qu’un couvre feu est en vigueur sont le fait  d’individus armés non identifiés et arborant des tenues militaires qui de toute vraisemblance seraient des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) ou des miliciens fidèles au Président sortant Laurent Gbagbo.

Des témoignages / informations indiquent que les personnes enlevées seraient emmenées de force dans des endroits de détentions illégaux où elles seraient gardées au secret et sans instruction. D’autres auraient été retrouvées mortes dans des circonstances suspectes / non élucidées.

La Commission africaine reste  profondément préoccupée par  le fait que  ces derniers jours, plusieurs personnes (plus de cinquante (50)  tuées et plus de deux cents (200) blessées  ont été des victimes innocentes de la situation de crise  qui prévaut en Côte d’Ivoire. Elle est d’autant plus inquiète par l’accumulation des informations récurrentes faisant état de la découverte de charniers dans certains endroits de la capitale économique Ivoirienne.

Elle  dénonce  avec  vigueur  l’utilisation  des  mercenaires  pour  provoquer  et  brutaliser  la population civile. Elle déplore par ailleurs, la détérioration de la situation sécuritaire du pays ainsi que l’entrave à la liberté de mouvement du personnel des Nations Unies qui ont rendu difficile toute enquête sur ces nombreuses violations des droits de l’homme constatées.

La Commission africaine salue les dernières sanctions prises par l’Union Européenne et les Etats Unies à  l’encontre de Mr. Laurent Gbagbo  et de ses partisans.  Elle salue également la Résolution du Conseil de Sécurité qui prolonge de six mois le mandat de l’ONUCI.

Elle saisit cette opportunité pour lancer un appel pressant  à toutes les parties concernées quant au  respect  scrupuleux des  droits de l’homme et du  droit international humanitaire de toutes les personnes se trouvant sur le territoire Ivoirien sans exception.

Fait à Banjul, le 20 décembre 2010.