Déclaration sur la Situation en Cote d'Ivoire

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La Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP):

Accueille favorablement le Communiqué final de la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO),en sa session extraordinaire  tenue à Abuja, en République Fédérale du Nigeria, le 7 décembre 2010, sur la côte d’Ivoire qui reconnait les résultats proclamés par la Commission Electorale Indépendante (CEI), tels que certifiés par le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, conformément à la résolution 1765 (2007)du Conseil de sécurité des Nations unies du 16 juillet 2007, et qui démontre que M. Alassane Dramane Ouattara est le Président élu de ce pays .

Soutient le Communiqué du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine publié à l’issue de la 252eme Réunion tenue le 9 décembre 2010 à Addis Abéba, en Ethiopie, et par  lequel il a été décidé de  suspendre la participation de la Côte d’Ivoire à toutes    activités de l’UA, jusqu'à ce que    Mr. Alassane Dramane Ouattara démocratiquement élu , assume effectivement le pouvoir d’Etat.

Exprime cependant sa vive préoccupation face aux récents développements en Cote d’Ivoire avec la cristallisation de la tension politique et la résurgence de la violence.

Déplore  en  conséquence  les  pertes  en  vies  humaines et  les  atteintes  à  l’intégrité physique constatée au cours des manifestations populaires du 16 décembre 2010 à Abidjan et à l’intérieur du Pays et exprime son inquiétude quant aux conséquences dramatiques qui pourraient résulter de la confrontation entre les Parties litigantes;

Rappelle  la  Déclaration  du  Conseil  de  Sécurité  des  Nations  Unies  en  date  du  8 Décembre 2010 dans laquelle les membres du Conseil :

« …  réitèrent  la  volonté  du  Conseil  de  sécurité  d’imposer  des mesures ciblées contre les personnes qui tentent de menacer le processus de paix, entravent l’action de l’ONUCI et d’autres acteurs internationaux ou commettent de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire,     ainsi     que     le     requiert     le     paragraphe 6     de     la résolution 1946 (2010)….  appellent toutes les parties à coopérer pleinement aux opérations de l’ONUCI et à assurer sa liberté de mouvement.. et … réaffirment leur soutien aux activités de l’ONUCI visant à faire avancer le processus de paix ivoirien jusqu’à son aboutissement complet ».

Se réjouit des mesures  envisagées par les Nations Unies et les partenaires de l’UA à l’égard de tous les auteurs de violence à l’égard des populations non-armées.

Soutient par ailleurs la volonté du Conseil de paix et Sécurité de l’UA  de prendre des mesures supplémentaires, à l’ encontre de tous ceux qui ont décidé de confisquer lavolonté  populaire  exprimée  le  28  novembre,  qui     incitent  à  la  violence  et  qui commettent des violations des droits de l’homme telles qu’il est constaté.

Demande à toutes les parties prenantes Ivoiriennes, en cette étape délicate de l’histoire de leur pays, de faire preuve de la plus grande retenue et de s’abstenir de toute action pouvant compromettre la paix et la sortie de crise.

Lance un appel pressant aux Forces de défense et de Sécurité (FDS), ainsi qu’aux Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN) afin qu’ils  renoncent à la confrontation et  évitent ainsi l’escalade de la violence.

Accueille avec satisfaction, la décision du Président de la Commission de l’Union Africaine, le docteur Jean Ping de se rendre le 16 décembre 2010 à Abuja et Abidjan pour y rencontrer successivement le Président nigérian Goodluck Jonathan et les parties ivoiriennes.

 Fait à Banjul le 16 décembre 2010