Excellence, Monsieur José Eduardo dos Santos, Président de la République d’Angola
Monsieur le Ministre Rui Mangueira, Ministre de la Justice et des Droits de l’homme de la République d’Angola
Honorable Madame Zainabo Sylvie Kayitesi, Présidente de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples
Honorable Vice-président et Honorables Membres de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples
Mesdames, Messieurs les Ministres, Mesdames Messieurs les Chefs de délégation, Mesdames& Messieurs les délégués des États parties à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples
Monsieur le Représentant de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples
Monsieur le Représentant (du Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant
Excellences, Mesdames & Messieurs les Membres du Corps diplomatique et consulaire
Dr Mary Maboreke, Secrétaire exécutive de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples
Mesdames et Messieurs les Représentants des Institutions nationales des Droits de l’Homme
Mesdames et Messieurs les Représentants des Organismes des Nations Unies
Mesdames et Messieurs les Représentants de l’Union européenne
Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations de la Société civile et des Organisations non-gouvernementales
Honorables Invités, Mesdames & Messieurs,
Au nom de Son Excellence Dr Aisha L. Abdullahi, Commissaire aux Affaires politiques, qui malheureusement n’a pas pu être des nôtres aujourd’hui, c'est à la fois un honneur et une joie pour moi de me retrouver ici en République d’Angola à la cérémonie d’ouverture de la 55ème Session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.
La tenue de cette session dans cette belle ville de Luanda ne pouvait survenir à un meilleur moment. En effet, nombre d’entre nous se rappelleront qu’il y a quelques années, cette grande République d’Angola était confrontée à une longue guerre civile, mais grâce au grand patriotisme, au leadership, à la détermination et au courage du peuple angolais dirigé par Son Excellence Monsieur José Eduardo dos Santos, Président de la République d’Angola, cette page est désormais tournée. Il est par conséquent plus qu’approprié que nous soyons tous réunis ici aujourd’hui à cette auguste assemblée en République d’Angola pour renouveler notre engagement à la promotion et la protection des droits en Afrique.
Je voudrais, dès l’entame de mon propos, exprimer au nom de la Commission de l’Union africaine, notre profonde gratitude à l’endroit de Son Excellence Monsieur le Président de la République d’Angola, des Membres de son Gouvernement et du peuple angolais pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité généreuse qu’ils nous réservés, à nous et à toutes les délégations depuis notre arrivée à Luanda. Il est remarquable de constater que quelques années seulement après ce conflit malheureux, le pays se soit complètement remis, et marche avec enthousiasme vers la réconciliation nationale et l’apaisement, offrant ainsi au peuple angolais un endroit où il fait bon vivre dans la paix et l’unité.
Il sied également de saisir cette occasion pour saluer le leadership et l’engagement résolus de Son Excellence Monsieur le Président de la République d’Angola et de son gouvernement en faveur de la promotion et de la protection des droits de l’homme en Angola et en Afrique. Le soutien continu de la République d’Angola à l’agenda des droits de l’homme de l’Union africaine est démontré clairement par l’accueil de cette importante session ordinaire de la Commission africaine dans cette belle ville de Luanda.
Honorable Présidente Zainabo Sylvie Kayitesi, honorables membres de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, permettez-moi de vous exprimer nos félicitations les plus sincères, pour vos efforts inlassables et votre dévouement pour la promotion et la protection des droits de l’homme et des peuples sur le continent.
Nous saluons votre diligence et les efforts consentis pour organiser la présente 55ème Session ordinaire, ici en République d’Angola et qui contribue dans une large mesure au renforcement de l’efficacité du système africain des droits de l’homme en général et du travail de la Commission en particulier, en sa qualité de gardienne de l’agenda du continent en matière de droits de l’homme et des peuples. Je tiens également à témoigner notre reconnaissance et notre gratitude aux membres du Secrétariat de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples pour le dur travail qu’ils accomplissent en coulisse, mais également et surtout à l'ensemble des délégués et participants pour leur présence à cette session.
Excellences, Honorables Invités, Mesdames et Messieurs,
Au cours des dernières décennies, le Continent africain a eu à faire face à de nombreux défis en matière de droits de l'homme qui résultent d’un large éventail de facteurs, que sont, entre autres, la guerre, la pauvreté, la corruption, la gouvernance autocratique, pour n’en citer que quelques uns. C’est dans ce contexte que les États membres de ce qui était alors l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), ont pris l'engagement solennel de promouvoir et de protéger la liberté, la justice, l’égalité et la dignité africaine en mettant en place des instruments pour assurer le respect de ces valeurs.
La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (CAfDHP) a été adoptée par l’OUA le 27 juin 1981 et est entrée en vigueur le 21 octobre 1986. Cet instrument forme la base du Système africain des droits africains et il est unique par rapport aux instruments régionaux relatifs aux droits de l’homme en ce qu'elle couvre non seulement des normes internationalement admises en matière de droits de l’homme, mais également des valeurs qui sont propres au continent africain. Par ailleurs, la Charte africaine consacre des droits civils et politiques, sociaux, économiques et culturels, les droits collectifs des peuples et contient des devoirs et responsabilités de l’individu dans la société.
La présente Session ordinaire coïncide aussi avec l’adoption du Plan stratégique 2014-2017 de l’Union africaine, qui érige en priorité la promotion des droits de l’homme et des peuples, la paix et la stabilité, la démocratie et la bonne gouvernance en tant que fondements du développement durable et de sociétés stables en Afrique.
De même, l’Architecture africaine de la gouvernance adoptée et sa Plateforme visent à soutenir les États membres de l’UA dans leurs efforts de promotion de la démocratie, la bonne gouvernance, des droits de l’homme et de l’État de droit. Dans ce contexte, la pleine opérationnalisation de la Plateforme de la gouvernance africaine suscite beaucoup d’espoir en termes d’approfondissement de la gouvernance démocratique dans nos systèmes de gouvernement en Afrique. La Plateforme sert de cadre par lequel de nombreux acteurs de la gouvernance, de la démocratie et des droits de l’homme peuvent influer sur le processus de facilitation de l’adhésion aux instruments de l’UA et à leur ratification, mais surtout, l’intégration et la mise en œuvre de ces instruments ainsi que le suivi et l’évaluation de cette mise en œuvre.
La Plateforme africaine de la gouvernance, en particulier son volet droits de l’homme et justice transitionnelle, offre l’occasion unique de renforcer nos capacités et d’approfondir notre compréhension en ce qui concerne les questions des droits de l’homme et des peuples, de la démocratie et de la gouvernance, qui constituent les valeurs partagées de l’Afrique. Je suis heureuse d’annoncer que la Plateforme recevra et examinera les rapports des États membres de cette année sur la mise en œuvre de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, une autre mesure importante dans la promotion de la bonne gouvernance, de la démocratie et des droits de l’homme.
Excellences, Honorables Invités, Mesdames et Messieurs,
Dans le cadre des efforts que ne cesse déployer l’Union africaine pour promouvoir et protéger les droits de l’homme et des peuples sur le continent, le Département des Affaires politiques travaille à la coordination du processus de mise en œuvre du Plan d’action de la Stratégie africaine des droits de l’homme. L’objectif principal de la Stratégie est de pallier aux lacunes actuelles du système africain des droits de l'homme, mais également de faire converger les approches des institutions et autres acteurs des droits de l'homme sur le continent. Cela permettra alors de soutenir les efforts visant à renforcer et faciliter le développement et la coordination de la promotion et de la protection des droits de l’homme en Afrique.
Comme résultat direct de la Stratégie, des réunions se tiennent régulièrement entre l’UA et les Mécanismes spéciaux de protection des droits de l’homme de l’ONU et l’UA. Ces réunions visent à renforcer le niveau de coopération et de coopération entre les systèmes de protection des droits de l’homme au niveau mondial et continental et ont réussi à atteindre cet objectif.
Il convient également de noter que la Stratégie africaine des droits de l’homme met aussi l’accent sur la justice transitionnelle, qui est devenue un domaine prioritaire à l’appui des efforts que déployons pour faire face aux questions de reconstruction, de paix et de développement post-conflit. Le Département des Affaires politiques collabore avec les Organes de l’UA, les partenaires et autres acteurs pour finaliser l’élaboration d’un Cadre de politique de l’UA sur la justice transitionnelle en Afrique, qui sera approuvé lors du Sommet de janvier 2015.
De plus, la Stratégie africaine des droits de l’homme prévoit la création d’un Institut panafricain des droits de l’homme d’ici à 2015. Le processus de mise sur pied de cet Institut est piloté par le Département des Affaires politiques (DAP) en étroite collaboration avec l’ensemble des Organes de l’UA intervenant dans le domaine des droits de l’homme. L’institut proposé aura un mandat correspondant à l’article 45 de la Charte africaine et mettra l’accent sur la recherche ainsi que les services de soutien aux mécanismes de droits de l’homme de l’UA, à savoir : la Commission africaine, la Cour africaine, et le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant. Aussi, je souhaite qu'au cours de la présente Session, la Commission africaine formule une recommandation pour appuyer ces efforts.
Un autre résultat du processus de mise en œuvre du Plan d’action de la Stratégie africaine des droits de l’homme est le soutien apporté au Réseau des Institutions africaines des droits de l’homme dans le but de renforcer ses relations de travail avec la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, mais également les autres organes de l’Union. Aujourd’hui, une réunion regroupant les membres de ce Réseau sera finalisée après des débats fructueux sur comment améliorer ces relations de travail afin de renforcer la promotion et la protection des droits de l’homme et des peuples en Afrique.
En outre, le Département des Affaires politiques a commencé à déployer des observateurs des droits de l’homme au Mali et en RCA, et mis sur pied d’une Commission d’enquête pour le Soudan du Sud, qui est actuellement sur le terrain. Le Département anime également l’action menée pour créer un monument commémoratif des droits de l’homme au siège de l'UA pour les victimes des violations des droits de l'homme, y compris celles du génocide, ses guerres civiles, de l’esclavage, du colonialisme et de l’apartheid.
Excellences, Honorables Invités, Mesdames et Messieurs,
La présente Session ordinaire a lieu quelques jours seulement après la commémoration du 20ème anniversaire du génocide rwandais de 1994, ce qui nous offre l’occasion de marquer notre engagement collectif à ne plus jamais permettre un tel événement de se reproduire en Afrique.
Il y a 20 ans, nous avons assisté avec choc et incrédulité à la brutalité qui a accompagné le génocide en Rwanda. Le monde entier était resté comme paralysé malgré l’adoption à l’unanimité le 9 décembre 1948, par l'Assemblée générale des Nations Unies, de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide et beaucoup d’autres instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits de l'homme.
Dans le même ordre d’idées, la Commission de l’Union africaine suit la situation des droits de l’homme dans nombre d’États membres de l’Union africaine, notamment la République Centrafricaine, le Mali, l’Égypte, le Soudan, le Soudan du Sud, la RDC et la Somalie, s’appuyant sur l’attachement de l’Union africaine et de ses membres à la pleine jouissance par tous les africains de leurs droits humains individuels et collectifs.
Excellences, Honorables Invités, Mesdames et Messieurs,
Au moment où nous exprimons notre soutien au travail de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, il est important également que nous saluons les efforts de tous ceux qui s'activent sur le terrain des droits de l'homme en Afrique. Je voudrais également saisir cette occasion pour exhorter les États membres de l’UA à ratifier et mettre en œuvre tous les instruments de droits de l’homme et de gouvernance et encourager toutes les organisations gouvernementales et non-gouvernementales à continuer à plaider en faveur de la ratification et de l’intégration de ces instruments.
Il est indispensable de préciser que la responsabilité de promouvoir et protéger les droits de l’homme et des peuples incombe à chaque État membre de l’UA. Mais nous devons également garder à l’esprit notre responsabilité individuelle, qui est fondamentale pour instaurer une culture de promotion et de protection des droits de l’homme sur le continent.
Excellences, Honorables Invités, Mesdames et Messieurs,
La réalisation de notre vision commune d’une Afrique unie et prospère ainsi que l’édification d’une culture de promotion et de protection des droits de l’homme et des peuples demeurent une tâche de grande ampleur, qui requiert notre résolution collective. C’est dans ce contexte que la Commission de l’Union africaine a entamé le processus d'élaboration de l'Agenda 2063 de l'UA. Il s’agit en effet d’un processus d’actualisation du rêve africain d’un continent uni et prospère dans les 50 prochaines années. Il est effectivement de notre obligation d’analyser et de comprendre les défis internationaux auxquels nous sommes actuellement confrontés et de leur trouver des solutions locales.
Sous ce chapitre, je voudrais souligner que la participation de tous les africains à cet important processus est essentielle pour la promotion des droits de l’homme, de la bonne gouvernance, le respect des principes démocratiques et de l'État de droit, tels que stipulés dans l’Acte constitutif de l’Union africaine. La participation de l’ensemble des africains contribuera également au maintien de la paix et de la stabilité sur le continent, permettant ainsi d’accélérer son développement ainsi que la réalisation de sa vision d’une Africaine paisible, prospère pleinement intégrée et unie.
Je vais conclure cette allocution en soulignant le fait que cette Session contribuera à faire avancer les droits de l’homme et des peuples en Afrique et permettra de renforcer les relations entre la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples et les autres acteurs des droits de l’homme du continent. J’invite donc tout un chacun d’entre vous à soutenir le travail des mécanismes et institutions de protection des droits de l’homme de l’Union africaine afin de renforcer la promotion et la protection des droits de l'homme sur le continent. Je souligne que l’Union africaine a besoin du soutien de tous les Africains pour réaliser ses buts et objectifs afin de forger un meilleur avenir à notre cher continent.
Encore une fois, je voudrais, au nom de Son Excellence, la Commissaire aux Affaires politiques, exprimer notre gratitude au Gouvernement et au peuple de la République d’Angola et à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples pour avoir pris l’initiative d’organiser cette très importante rencontre, et inviter tous les participants à contribuer, de par vos idées et vos suggestions, aux moyens d’aller de l’avant ensemble et d’assurer la réussite de cette Session.
Je vous remercie de votre aimable attention.