Communique de presse sur la situation des droits de l’homme au Mali

partager

La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (la Commission) suit avec une très grande inquiétude l’évolution de la situation socio-politique en République du Mali, particulièrement dans le domaine des droits de l’homme.

La Commission est profondément inquiète de la décision prise par les autorités maliennes de suspendre jusqu’à nouvel ordre les activités des partis et associations politiques adoptée le 10 avril 2024 par le Conseil des Ministres du Mali. Elle est également préoccupée par la décision prise le 11 avril 2024 par la Haute autorité de la communication (HAC) invitant tous les médias à arrêter toute diffusion et publication des activités des partis et des activités à caractère politique des associations. 

La Commission est en outre préoccupée par la dissolution au cours des derniers mois, de certains partis politiques et associations en raison de leur position et appel au retour à l’ordre constitutionnel. 

La Commission est préoccupée par cette décision qui est de nature à restreindre les droits à la liberté d’expression et l’accès à l’information, à la liberté d’association et de réunion ainsi qu’à la participation aux affaires publiques reconnus aux populations maliennes, en vertu des articles 9, 10, 11 et 13 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (la charte africaine) et d’autres instruments pertinents dûment ratifiés par le Mali. 

La Commission invite les autorités maliennes à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre un terme aux restrictions à l’espace civique et au respect de tous les droits garantis par la Charte africaine et d’autres instruments pertinents. 

Banjul ce 12 avril 2024

Honorable Commissaire Rémy Ngoy Lumbu

Président de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, Commissaire en charge de la situation des droits de l’homme en République du Mali et Rapporteur Spécial sur les droits des défenseurs des droits de l’homme.