Ces 23 et 28 septembre 2023, le Groupe de Travail sur les Droits des Personnes Âgées et des Personnes Handicapées en Afrique (le Groupe de Travail), en sa qualité de Mécanisme Spécial de la Commission Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, célèbre la Journée Internationale des Langues des Signes et Mondiale des Sourds.
Il faut rappeler que la Journée Internationale des Langues des Signes adoptée par l'Assemblée Générale des Nations Unies en 2017 au moyen de sa Résolution 72/161 qui veut que ladite Journée soit célébrée tous les 23 septembre de l’année, est intervenue dans le cadre de la tradition de célébration d’une Journée Mondiale des Sourds.
En effet, la Fédération Mondiale des Sourds (FMS) a été la première à lancer la Journée Mondiale des Sourds en 1958 ; et la « Journée » a été modifiée plus tard en » Semaine », puis a été officialisée par l’Organisation des Nations Unies depuis 1959.
Ces célébrations visent à « mieux sensibiliser à l’importance des langues des signes pour la pleine réalisation des droits fondamentaux des personnes sourdes».
Ainsi, durant cette période, Journées et ladite Semaine, les acteurs travaillant et concernés par le handicap de la surdité, se mobilisent pour accentuer le «plaidoyer concerté» afin de «sensibiliser aux problèmes auxquels les sourds sont confrontés dans leur vie quotidienne».
Pour le Groupe de Travail, cette action est très pertinente dans le contexte africain où la nécessité d’adopter un cadre juridique continental spécifique aux personnes handicapées, dont les personnes touchées par la surdité, a pris en compte la question du langage des signes.
En effet, dès l’article 1er du Protocole, il est reconnu une «culture des personnes sourdes» dont la définition est donnée et qui positionne le «langage des signes comme moyen de communication» pour les personnes sourdes.
Ensuite, les articles 15(2c); 16(3.j); 24(2c) et 25(2j), viennent établir comment le Protocole entend assurer la promotion et protection des langages des signes comme condition sine qua non de garantie de tous les droits humains des personnes atteintes de surdité.
En conséquence, le Groupe de Travail réitère à l’occasion de ces Journées dédiées à la question de la surdité, son appel à l’urgence de la ratification du Protocole en question afin de disposer du cadre juridique adéquat à la promotion et protection de leurs droits. À ce jour il est à 10 ratifications et il en maque 5 pour l’entrée en vigueur du Protocole.
Il y a lieu de féliciter les États Parties à la Charte que sont l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Ouganda et le Zimbabwe qui ont admis le langage des signes comme lange officielle. Les autres États devraient suivre et adopter cette approche hautement bénéfique à la promotion et protection des droits humains des personnes atteintes de surdité dont le moyen de communication est le langage des signes. Pour rappel, le langage des signes peut être saisi selon les Nations Unies comme «…une forme de communication visuelle qui utilise les gestes des mains, le langage corporel et les expressions faciales pour transmettre une signification. Comme les langues parlées, et contrairement à ce que l'on croit généralement, les langues des signes ne sont pas universelles et varient d'un pays à l'autre. En fait, il existe plus de 300 langues des signes différentes utilisées dans le monde. Malgré ces variations, les langues des signes ont des caractéristiques communes : l'espace est couramment utilisé pour transmettre des informations sur la distance et la direction. De plus, les langues des signes ont généralement leur propre grammaire et syntaxe, qui peuvent être très différentes des langues parlées».
Fort de ce qui précède, le Groupe de Travail souhaite à toutes les personnes atteintes de surdité une heureuse célébration de l’Édition 2023 des Journées Internationales dédiée à la sensibilisation sur leur condition, et réaffirme son engagement à se tenir à leurs côtés jusqu’à leur insertion totale dans toutes les sphères de la vie. Il encourage les efforts de toutes les parties prenantes qui œuvrent sans relâche à l’avènement d’une Afrique qui n’exclura personne.
Fait à Banjul le 29 septembre 2023
Pour le Groupe de Travail,
L’Honorable Commissaire Marie-Louise Abomo, Présidente