La Rapporteure spéciale sur les droits de la femme en Afrique, l’Honorable Commissaire Lucy Asuagbor a l’honneur et le privilège, au nom de la Commission africaine des droits de l’homme (la Commission) et en son nom propre, de souhaiter à toutes les femmes du monde, en général, et aux femmes africaines, en particulier, une heureuse et joyeuse Journée internationale de la Femme, aujourd’hui 8 mars 2017. La Journée internationale de la Femme est un moment privilégié pour réfléchir aux réalisations et contributions de la femme à la société et les célébrer ainsi que pour identifier les progrès réalisés et les défis à relever dans le domaine de la promotion des droits de la femme dans le monde.
Cette année, la Journée internationale de la femme, qui a pour thème : « Les Femmes dans un monde du travail en évolution : Pour un monde 50-50 en 2030 » est axée sur les femmes dans un monde du travail en mutation, l’accélération des efforts d’instauration de la parité hommes/femmes et d’un monde plus soucieux de l’intégration des femmes qui favorise le plus important changement en faveur des femmes. L’idée qui sous-tend le thème retenu cette année par les Nations Unies est de réfléchir à la manière d’accélérer la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour les nouveaux objectifs du développement durable, en particulier l’objectif numéro 5 : parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles et l’objectif numéro 4 : assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie. Le thème met aussi en évidence les nouveaux engagements en vertu de « l’Initiative d’ONU Femmes « Franchissons le pas » et les autres engagements existants qui se rapportent à l’égalité des genres, à l’autonomisation des femmes et aux droits humains des femmes. Par conséquent, le thème de cette année revêt la forme d’une campagne en faveur de la rapide réalisation de la parité hommes/femmes et de l’égale participation des femmes à toutes les sphères de la vie.
La réalisation de ces objectifs de développement durable, comme l’éradication de la pauvreté, la croissance économique durable, l’instauration de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, ne pourra se faire que si les femmes représentent une partie du monde du travail. Les femmes constituent la moitié de la population du monde, à peu près, mais, néanmoins, étant donné qu’elles ne jouissent pas de l’égalité des chances sur le lieu de travail, un grand nombre d’entre elles sont sans emploi.
La mutation du monde du travail, qui s’accompagne de la croissance des économies, de la mondialisation et d’avancées technologiques, de l’autonomisation des femmes par l’amélioration de leur situation au sein de la société, garantira non seulement l’égalité des droits pour les femmes, mais elle produira également des avantages socio-économiques avancés pour tous. En outre, l’éducation et les possibilités d’emploi égales pour les femmes sont fondamentales pour l’éradication de la pauvreté et la croissance économique. Il importe de noter que les femmes sont aussi compétentes et prennent davantage leur place, aujourd’hui plus que jamais, dans le développement national et réalisent de remarquables performances dans de nombreuses sphères.
En Afrique, la persistance des inégalités entre les genres et de la discrimination à l’égard des femmes demeure un problème dans plusieurs pays. Au fil des ans, les gouvernements ont pris d’importants engagements en faveur de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes par l’adoption de divers instruments régionaux et internationaux des droits de l’homme, en particulier le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique (Protocole de Maputo) et la création d’un Fonds pour les Femmes africaines à l’effet d’accélérer la mise en œuvre de tous les engagements pris dans les domaines de l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes sur le continent. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement africains ont également adopté l’Agenda 2063, en tant que cadre stratégique pour la transformation socio-économique du continent au cours des 50 prochaines années et dont l’une des aspirations se rapporte à « Une Afrique dont le développement est axé sur les citoyens, s’appuyant sur le potentiel de ses populations, en particulier de ses femmes et de ses jeunes, et prenant soin des enfants », appelant à une pleine égalité des genres et à l’autonomisation des femmes et des filles dans toutes les sphères de la vie. En conséquence, le thème des célébrations de cette année s’intègre harmonieusement dans les activités que l’UA mène pour promouvoir l’égalité hommes/femmes et l’autonomisation des femmes en Afrique.
Si nous voulons que les femmes représentent une portion significative de ce monde du travail en mutation, en sus de promouvoir l’égalité dans l’éducation et des opportunités d’emploi pour les femmes, il nous faut impérativement reconnaître les nouveaux schémas du développement et veiller à nous attaquer aux principales inégalités de genre en termes de salaires, de gouvernance et de possibilités entrepreneuriales, entre autres. Nous devons nous efforcer de briser le silence et de dénoncer le harcèlement sexuel sur le lieu de travail, l’un des plus importants problèmes qui entravent l’avancement des femmes sur le lieu de travail. Un équilibre entre les genres plus global, concernant les politiques socio-économiques et des objectifs de développement durable, doit également être garanti afin de promouvoir la création d’emplois pour les femmes.
Dans ces conditions, la Rapporteure spéciale sur les droits de la femme en Afrique continue de faire campagne pour l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes, en Afrique et au-delà du continent, et APPELLE toutes les femmes, quelles que soient votre nationalité, votre race, vos croyances traditionnelles et valeurs culturelles à s’approprier le slogan « BE BOLD FOR CHANGE » (osez le changement) et à adhérer au monde du travail en évolution ainsi qu’au paysage du développement en mutation. Prenons la place qui nous revient dans le monde du travail et rejoignons les hommes pour faire bouger les choses.
La Rapporteure spéciale saisit également cette occasion pour APPELER tous les Etats qui ne l’ont pas encore fait à ratifier, mettre en œuvre et intégrer dans leur législation le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique (Protocole de Maputo) et à intensifier leurs efforts visant à garantir la pleine réalisation des droits des femmes en Afrique.
La Rapporteure spéciale vous souhaite, encore une fois, une Journée internationale de la Femme prospère et le meilleur pour l’année 2017.