Communiqué de presse à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, 2016

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Le Comité sur la protection des droits des personnes vivant avec le VIH et des personnes à risque, vulnérables et affectées par le VIH (le Comité ), Mécanisme subsidiaire de la Commission  Africaine des Droits de 'Homme et des Peuples, se joint au monde entier, à l'occasion de la commémoration de la journée mondiale de lutte contre le SIDA, célébrée le 1er Décembre de chaque année . 

Le thème retenu cette année " LEVONS LA MAIN POUR LA PRÉVENTION VIH " rappelle l’impérieuse importance de soutenir une mobilisation mondiale stratégique et renforcée, à travers notamment, des actions d'information, de formation et de sensibilisation, à tous les niveaux, sur la lutte contre la pandémie.

En dépit de quelques progrès constatés dans la baisse des nouvelles infections chez les enfants, le Comité demeure  préoccupé par l'augmentation, dans certaines régions de l’Afrique, de nouvelles infections, en particulier chez les jeunes et les adultes, ce qui justifie l'attention particulière qui devrait être portée aux efforts en cours, en matière de prévention du VIH, en vue de maintenir le  processus d'accélération de la riposte, pour mettre fin au SIDA d'ici à l'horizon 2030. 

Le Comité est particulièrement préoccupé par la situation des jeunes filles et des femmes sur le continent africain. En effet, les données des études menées en 2015, dans six régions d’Afrique australe et orientale  révèlent qu’en Afrique australe, les filles âgées de 15 à 19 ans représentent 90% de toutes les nouvelles infections du VIH parmi la tranche d’âge 10-19 ans, et plus de 74% en Afrique orientale. Par ailleurs le récent Rapport de l'ONU SIDA « Poursuivre la voie de l’accélération : l’approche fondée sur le cycle de la vie »indique que la tranche d’âge des 15-24 ans représente une période incroyablement dangereuse pour les jeunes femmes.

Cette situation est aggravée par un ensemble de facteurs sur lesquels il devient urgent d'agir pour renverser ces tendances. Il s'agit notamment du manque et / ou de l'absence d'accès des adolescentes aux services de prévention, de soins et de traitement liés au VIH, de l'inadéquation des services de soins, de la persistance des inégalités de genre et des violences sexistes, du manque de pouvoir décisionnel, ainsi que de la stigmatisation. 

Le Comité sur les PVVIH saisit cette occasion de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA pour exhorter les Etats parties à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (la Charte africaine) à renforcer leurs programmes de prévention, par le biais d’actions visant à promouvoir l’éducation sexuelle et la prévention des violences fondées sur le genre en vue de lutter efficacement contre le risque d’infection et la vulnérabilité élevés des adolescents, en particulier des filles et des jeunes femmes.

Le Comité appelle les Etats parties à la Charte africaine à prendre des mesures idoines en vue du respect de leurs engagements en vertu des différents instruments universels et régionaux régulièrement ratifiés, en adoptant des programmes, stratégies et cadres juridiques de lutte contre le VIH/ SIDA qui permettent de protéger efficacement les droits des personnes vivant avec le VIH Sida, des personnes vulnérables et des personnes à risque ; améliorer leur accès au traitement, aux soins et au soutien appropriés liés au VIH.  

Le Comité appelle en outre les Etats parties à la Charte africaine à développer une approche orientée sur la population et le lieu pour tous les programmes de lutte contre le virus, en suivant les cinq piliers de prévention adoptés par l’ONU SIDA qui consistent à livrer de manière globale et combinés des programmes pour les jeunes femmes et les adolescentes ainsi que leurs partenaires masculins dans des zones à forte prévalence ; des services destinés aux populations clés dans tous les pays; des programmes nationaux renforcés de distribution de préservatifs; la circoncision médicale volontaire dans des pays prioritaires  et la PrEP pour les groupes de population plus exposés à l'infection à VIH.

Le Comité invite enfin tout un chacun, en cette année africaine des droits de l’homme, à s’engager dans la promotion, la protection et le respect des droits des personnes vivant avec le VIH/Sida.

Honorable Commissaire Soyata Maiga

Présidente du Comité sur la protection des droits des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et des personnes à risque, vulnérables et affectées par le VIH