Visite de promotion de la délégation de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples au Cameroun

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Du 1er au 7 février 2011, une délégation de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (Commission africaine) a effectué une visite de promotion au Cameroun sur demande du Gouvernement Camerounais. La délégation de la Commission africaine était composée de S.E. Reine Alapini-Gansou, Présidente de la Commission africaine, l’Honorable Commissaire Lucy Asuagbor, Rapporteur Spécial sur les défenseurs des droits de l’homme en Afrique, et M Bikanda Joseph juriste au Secrétariat de la Commission africaine.

 Cette mission s’inscrit dans le cadre du suivi d’une précédente mission effectuée en juin 2006 ; et de la mise en œuvre des diverses recommandations faites à la suite de la soumission du dernier rapport périodique par l’Etat du Cameroun à la Commission Africaine.

 Au cours de cette mission la délégation a rencontré divers acteurs polico-administratifs, bons nombres de représentants d’institutions de l’Etat partie ayant en charge les questions liées aux droits civils et politiques, économiques sociaux, et culturels des populations, et celles relatives aux diverse procédures spéciales et thématiques qui évoluent au sein de la Commission africaine.

 La délégation a aussi rencontré un nombre impressionnant d’hommes et de femmes  des medias, des représentants d’ONGs et de la société civile. La délégation s’est préoccupée de la liberté d’expression au Cameroun et a souhaité que l’Etat Camerounais s’engage de plus en plus à promouvoir et à respecter les droits des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme au Cameroun.

 La délégation a effectué des visites dans quelques cellules de garde à vue de Yaoundé et de Douala; et dans les maisons d’arrêts et de détentions de Yaoundé, Douala et Buea.

 A la suite de cette mission, la délégation de la Commission africaine a noté chez tous les acteurs étatiques, non étatiques et ceux de la société civile une volonté à améliorer les avancées constatées après la visite de 2006 et à faire face aux sérieux défis liés à la surpopulation carcérale, au vide juridique dû à l’absence d’un code de la femme et de la famille au Cameroun et la mauvaise application du code de procédure pénale par les acteurs de la justice.

 La Commission africaine note entre autre l’existence au Cameroun d’une Commission nationale des droits de l’homme qui répond aux principes de Paris et aux directives de la Commission africaine, mais qui reste confrontée aux retards constatés dans le déblocage annuel du budget alloué à cette institution par le gouvernement.

 La Commission africaine encourage le Cameroun à continuer de respecter les engagements qu’il prend à travers la ratification des textes juridiques internationaux et l’invite à ratifier les instruments juridiques régionaux africains tels que le protocole créant la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, avec la déclaration expresse au titre de l’article 34.6.b du protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, et la charte sur la démocratie, les élections et la bonne gouvernance.

 La délégation de la Commission africaine apprécie fortement l’engagement du gouvernement Camerounais à continuer à coopérer avec elle. Elle l’encourage aussi à entretenir des relations apaisées et fructueuses avec les acteurs de la société civile.

 La Commission africaine se fera le devoir de produire un rapport circonstancié de cette visite qui fera état de toutes les avancées constatées, des défis qui persistent, et qui tendent à entraver la mise en œuvre effective des droits de l’homme au Cameroun et fera en conséquence des recommandations idoines.

 

Fait à Buea, le 06 février 2011