Communiqué de presse sur la situation des travailleurs migrants africains suite à l’escalade militaire au Liban

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La Rapporteure spéciale sur les réfugies, les demandeurs d’asile, les déplacés internes et les migrants en Afrique, suit avec préoccupation la situation des migrants africains au Liban, particulièrement celles des travailleuses domestiques, bloqués dans ce pays depuis le début des attaques aériennes et l'invasion terrestre par Israël, courant septembre dernier, et qui perdure à ce jour.

Selon les rapports reçus par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (Commission africaine), ces migrants, majoritairement des travailleuses domestiques, en provenance essentiellement d’Ethiopie, du Kenya, du Soudan et de la Sierra Léone, se sont retrouvés bloqués car abandonnés par leurs employeurs, souvent sans leurs documents d’identités et sans leurs passeports, ne pouvant être évacués. 

Beaucoup d’entre eux ont dû se déplacer à plusieurs reprises depuis le début de l’escalade, et sont en attente de soutien et d’assistance pour retourner dans leurs pays d’origine. 

Ces travailleurs migrants dépendraient pour leur survie essentiellement des aides des acteurs humanitaires, notamment l’OIM et le HCR, ainsi que celles d’organisations de la société civile.

La Rapporteure spéciale appelle les Etats africains ayant leurs ressortissants au Liban, en tant que travailleurs migrants, à leur assurer la protection nécessaire, et à prendre toutes les mesures en vue d’organiser leur rapatriement dans la dignité, en tenant compte de l’urgence de la situation.

Elle souhaite rappeler également aux Etats africains pourvoyeurs de main d’œuvre à l’étranger, la nécessité de mettre en place des cadres juridiques pour la régulation de la migration de main-d’œuvre avant le départ et après l’arrivée, y compris les conditions d’emploi qui doit être décent, les recours et l’accès aux conseils juridiques en cas de violation, et ce, en adéquation avec les objectifs du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (2018), ainsi qu’avec les Principes directeurs africains relatifs aux droits de l’homme de tous les migrants, réfugiés et demandeurs d’asile de la Commission africaine, adoptés en 2023.

Banjul octobre 2024