Communiqué de presse sur la découverte d’une trentaine de corps sans vie dans une embarcation au large de Dakar

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La Rapporteure Spéciale sur les réfugiés, les demandeurs d’asile, les déplacés internes et les migrants en Afrique de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (la Commission), a appris avec consternation la découverte d’une trentaine de corps sans vie dans une embarcation au large des côtes de Dakar, en République du Sénégal.

Selon les informations parvenues à la Commission, une pirogue à la dérive a été retrouvée avec plusieurs corps en état de décomposition avancée au large des côtes de Dakar. La pirogue, avant d’échouer, se serait perdue en mer pendant plusieurs jours avec ses occupants, probablement des migrants en partance vers l’Europe, qui ont fini par mourir dedans. Les autorités sénégalaises ont indiqué que les investigations sont en cours et permettront d’avoir des informations plus précises sur le bilan définitif (le bilan provisoire étant de 34 corps sans vie) ainsi que l’origine exacte de la pirogue.

La Rapporteure Spéciale déplore cette énième tragédie qui endeuille les familles africaines une fois de plus, ainsi que la recrudescence au cours de cette année de la migration irrégulière sur le continent, notamment vers l’Europe à travers la route de l’Atlantique. 

Elle réitère ses appels aux Etats Parties à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et à l’Union africaine pour intensifier leurs efforts visant à la lutte contre cette migration, en s’attaquant à ses causes profondes (chômage des jeunes, conflits armés, dégradation de la situation socio-économique et politique, mauvaise gouvernance, changement climatique…).

La Rapporteure voudrait également rappeler les précédents communiqués de la Commission relatifs à la perte de vie des migrants sur les différentes routes migratoires survenus à travers le continent au cours de cette année (1216 selon le Projet Migrants Disparus de l’OIM),  en invitant les Etats africains à développer des voies régulières pour une migration légale, et à œuvrer à ce que les politiques et les pratiques de gestion des migrations soient fondées sur le respect des droits humains de tous les migrants.

La Rapporteure rappelle aux Etats Parties leurs obligations de prendre toutes les mesures nécessaires afin d’assurer la sécurité et la protection de tous les migrants, indépendamment de leur origine et de leur statut migratoire et ce, à toutes les étapes de leur parcours migratoire. Ces obligations découlent de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et des autres instruments internationaux et régionaux pertinents, y compris le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières ainsi que les « Principes directeurs africains relatifs aux droits de l’homme de tous les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile » (2023).

Commissaire Selma SASSI-SAFER

Rapporteure Spéciale sur les réfugiés, les demandeurs d’asile, les personnes déplacées internes et les migrants en Afrique

Commissaire en charge de la promotion et de la protection des droits de l’homme en République du Sénégal