Préface
Le deuxième numéro de l’Annuaire africain des droits de l’homme marque l’an deux de la Décennie africaine des droits de l’homme (2017-2027) déclarée par la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine pour œuvrer à la promotion et à la protection des droits de l’homme et des peuples en Afrique et renforcer la culture des droits de l’homme sur le continent. Les efforts de l’Union africaine, des organes des droits de l’homme de l’Union africaine et des Etats parties de faire avancer les droits de l’homme et de réaliser l’engagement contenu dans divers instruments des droits de l’homme de l’Union africaine doivent être complété par un engagement intellectuel et une réflexion universitaire critique. La présente publication offre une plateforme pour le dialogue et la discussion en même temps qu’elle contribue au développement de la production académique sur le système africain des droits de l’homme.
L’Annuaire vise en outre à servir de canal de renforcement de la collaboration entre les trois organes juridictionnels qui forment le système africain des droits de l’homme: la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples et le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant. Son avènement dans le monde bibliographique a été rendu possible dans le cadre du renforcement des relations entre tous les organes de l’Union africaine ayant un mandat se rapportant aux droits de l’homme au sein de l’Architecture africaine de la gouvernance.
Le présent numéro accorde également une attention particulière au fléau de la corruption en Afrique et à ses implications pour les droits de l’homme. L’année 2018 a en outre été déclarée Année de lutte contre la corruption en Afrique suite à la décision prise à cet égard lors de la 29ème Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine de janvier 2017. L’Annuaire vise aussi, par conséquent, à contribuer à la réflexion sur le thème: « Vaincre la corruption: une option viable pour la transformation de l’Afrique ». De telles déclarations doivent devenir des sujets de débat et devraient impliquer la société civile, dans son sens le plus large, de sorte que lesdites déclarations résonnent également dans les cœurs et les esprits des peuples du continent.
L’une des difficultés les plus importantes auxquelles notre continent se trouve encore confronté, c’est l’insuffisance et l’absence de débats larges, éclairés et fructueux, de recherches approfondies et de publications soutenues sur les questions qui préoccupent nos populations. L’avènement prochain d’une Afrique intégrée, plus prospère et humaine ne pourra se réaliser pleinement que si les peuples du continent sont impliqués de manière plus soutenue et pertinente xiv dans les débats et processus entrepris par l’Union africaine. Les publications de la trempe de l’Annuaire offre une opportunité de rendre les engagements de l’Union africaine plus appropriés et inclusifs des peuples.
Je voudrais adresser mes remerciements à tous les auteurs ayant contribué à la richesse du contenu de ce deuxième numéro, ainsi qu’à toutes les personnes qui ont travaillé pour la réalisation de cet Annuaire, au nom de nos trois organes de l’Union africaine, et en particulier de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.
Soyata Maiga Présidente, Commission africaine des droits de l’homme et des peuples