Declaration de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples sur la situation en Republique Democratique du Congo

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La Communication africaine des droits de l’homme et des peuples (La Commission africaine) est vivement préoccupée par les évènements qui ont actuellement cours en République Démocratique du Congo (RDC) suite aux violences qui ont eu lieu les lundi 19 et mardi 20 septembre 2016 en RDC, en particulier à Kinshasa.

Selon plusieurs sources, des heurts ont éclaté entre forces de l’ordre et militants de l’opposition qui ont manifesté pour exiger l’organisation des élections et le respect des dispositions de la Constitution de la RDC relatives au scrutin présidentiel. Le Gouvernement a annoncé qu’au cours des manifestations dix-sept personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées.

La Commission africaine condamne tout acte de violence et invite toutes les parties prenantes à faire preuve de retenue, de responsabilité et à s’abstenir de faire recours à la violence. Elle demande aux parties prenantes de mettre en place un cadre inclusif de dialogue entre les acteurs politiques et la société civile sur l’organisation des élections et le respect des droits de l’homme en RDC.

La Commission africaine demande au Gouvernement de la République Démocratique du Congo d’éviter d’utiliser la violence ou toutes autres formes de répression contre des manifestants pacifiques et de tout mettre en oeuvre pour protéger les droits de l’homme, notamment le droit de réunion, de manifestation pacifique et la liberté d’expression.

Par ailleurs, la Commission africaine exige du Gouvernement de la RDC de mener des enquêtes sur ces évènements et de poursuivre en justice, sans aucune discrimination, les auteurs présumés des violations des droits de l’homme perpétrées au cours des manifestations.

Enfin, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples rappelle au Gouvernement de la République Démocratique du Congo ses obligations au titre de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples ainsi que d’autres instruments régionaux et internationaux de droits de l’homme dûment ratifiés par le pays.

 

Fait à Banjul, le 22 septembre 2016

Commission africaine des droits de l’homme et des peuples