Déclaration de la Rapporteure spéciale sur les Réfugiés, les Demandeurs d’asile, les Personnes déplacées et les Migrants en Afrique, à l’occasion de la Célébration de la Journ

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Célébrer la journée mondiale du Réfugié est  une occasion unique d’être solidaire et de faire preuve d’humanité avec des personnes meurtries dont le courage, la résistance et la détermination  force l’admiration et le respect.

Contraints de fuir leurs foyers sous la menace de la persécution, des conflits et de la violence ses femmes, ses hommes et ses enfants font preuve d’une grande résilience  et continuent à croire en un avenir meilleur malgré leur situation de vulnérabilité.

La pandémie de la Covid-19 a particulièrement été cruelle envers les réfugiés et les demandeurs d’asile qui ont été nombreux à se voir refuser l’asile pendant la crise sanitaire.

Malgré les appels à un cessez le feu mondial pendant la pandémie de la Covid-19 , en lien direct avec le processus africain «  faire taire les armes » , l’escalade des violences liée aux crises et conflits récurrents dans certaines région d’Afrique a conduit à de nombreux déplacements forcés de population à l’extérieur comme à l’intérieur des Etats, où des demandeurs d’asile et des réfugiés se sont vus refuser l’entrée sur le territoire de ces  Etats au détriment du respect du principe de non refoulement .

Ce phénomène est particulièrement inquiétant et contraire aux principes consacrés dans la Convention de l’OUA régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique.

Les récents évènements au Cabo Delgado au Mozambique, dans la région du Tigré  en Ethiopie, les violences répétées en République démocratique du Congo et en  République centrafricaine, la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire au Sahel pour ne nommer que ceux-là, contribuent malheureusement à l’augmentation du nombre de refugiés, ou demandeurs d’asile à la recherche de sécurité et de protection dans des pays d’accueil.

Les réfugiés de longue date demeurent également une préoccupation majeure et les solutions durables peinent à s’inscrire dans les réponses que devraient adopter les Etats africains afin de permettre à ces derniers d’en finir avec une situation d’assistanat de génération en génération et  de retrouver une vie digne. Ceci est notamment le cas des réfugiés dans les Camps de Dacca au Kenya et de Tindouf  en Algérie  où certaines personnes ont hérité du statut de réfugié, et parfois d’apatride.

« Prendre soins les uns des autres » comme le suggère le thème de cette année suppose que l’on redonne à ces personnes leur place au sein de l’humanité en leur offrant la possibilité de se départir de ce statut de réfugié qui parfois stigmatise et impacte leur vie pour des longues années voire des générations ; autant il protège autant il enferme dans une case dont il est parfois difficile de sortir.

Lors de cette Journée mondiale du Réfugié, n’oublions pas qu’un jour, dans l’avenir, l’un de nous pourrait frapper à la porte d’un inconnu dans l’espoir de trouver un abri sûr et convivial.  Nous devrions réserver aux réfugiés le même genre d’accueil que nous souhaiterions recevoir si nous étions à leur place. Nous devons donc prendre soin d’eux comme nous voudrions l’être.

La Rapporteure spéciale sur les réfugies, les demandeurs d’asile, les personnes déplacées internes tient à rappeler aux Etats africains l’obligation de respecter le principe fondamental du non refoulement consacré par la Convention de 1969 de l’OUA régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique, Convention ratifiée par la majorité des pays africains et par  la Convention de Genève  de 1951 .

Elle invite les Etats africains à s’abstenir  d’entreprendre des actions allant à l’encontre des obligations contenus dans ces conventions.

Elle rappelle également que l’hospitalité et l’entraide sont des valeurs africaines  sacrées, dont il faut tenir compte durant cette pandémie, agir rapidement et rendre accessible le vaccin anti-Covid pour tous les réfugiés afin d’éviter l’iniquité vaccinale .

La Rapporteure spéciale remercie les pays qui ont offert leur hospitalité et leur solidarité aux réfugiés vivant sur leur territoire, et appelle tous les Etats africains à contribuer collectivement aux coûts liés à l’accueil des réfugiés, conformément aux principes de la solidarité africaine et de la coopération internationale, tels que stipulés dans la Convention de l’OUA de 1969.