Le Rapporteur Pays du Mali, Honorable Commissaire Rémy Ngoy Lumbu, a appris avec regret l’arrestation du Président malien Bah Ndaw, de son Premier ministre, Moctar Ouane, et du ministre de la Défense du Gouvernement intérimaire, Souleymane Doucoure, par des membres de l’Armée et la démission forcée de leurs fonctions par le colonel Assimi Goïta, Vice-Président du Mali, pour « avoir enfreint la Charte de la transition ».
Ces arrestations, qui s’apparentent à un deuxième coup d’Etat en moins d’une année, mettent en échec le processus naissant de transition démocratique au Mali et remettent en cause la voie du dialogue qui devait conduire ce pays vers la stabilité à laquelle aspire le peuple malien.
Au nom de la Commission, le Rapporteur condamne vigoureusement tout changement anticonstitutionnel de Gouvernement non conforme à la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la bonne gouvernance. Ce changement constitue une menace à la démocratie, à la paix et à la sécurité dans la Région.
Il exhorte toutes les parties au calme et à garantir un climat respectueux des droits de l’homme reconnus dans la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, et demande que les parties continuent à privilégier la voie du dialogue et du consensus politique susceptibles de rétablir l’ordre constitutionnel ainsi perturbé.
La Commission demande, également, la libération immédiate et inconditionnelle des personnes arrêtées et le respect de leurs droits.
La Commission continue à suivre de près l’évolution de la situation des droits de l’homme sur le terrain.
Banjul, le 26 mai 2021
Prof. Rémy Ngoy Lumbu
Commissaire en charge de la promotion et de la protection des droits de l’homme au Mali
Vice-Président de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples