Communique de presse sur la situation politique en republique centrafricaine

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La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (la Commission) suit avec intérêt la situation des droits de l’homme en République Centrafricaine depuis le début de la crise politico-militaire opposant, les ex-sélékas aux milices anti-balakas.

La Commission est profondément préoccupée par la dégradation continue de la situation des droits de l’homme en République Centrafricaine suite aux multiples actes de violences commis par les différents groupes armés.

La Commission est en outre préoccupée par la crise humanitaire causée par les affrontements violents entre différents groupes armés ayant pour conséquences des pertes en vies humaines et des déplacements massifs et forcés de populations.

La Commission condamne fermement les actes de violence et les multiples violations des droits de l’homme commis par les différentes factions armées en République Centrafricaine.

La Commission accueille avec satisfaction l’entente décidée par les acteurs de la crise en République Centrafricaine qui a été matérialisée par la signature de l’accord de cessation des hostilités en République Centrafricaine survenue le 23 juillet 2014 à l’occasion du  Forum de Brazzaville pour la réconciliation nationale et le dialogue en République Centrafricaine  tenu à Brazzaville en République du Congo.

Elle déplore cependant le fait que cet accord ne traite pas de la question du désarmement des populations civiles.

La Commission exhorte le Gouvernement de Transition à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin aux violations des droits de l’homme et à s’assurer que les auteurs de ces actes soient traduits et poursuivis en justice.

Elle exhorte les différents protagonistes à coopérer avec le Gouvernement centrafricain dans ses efforts visant à accélérer le processus de désarmement.

La Commission salue le travail accompli par les forces internationales dont la Mission internationale de soutien à la Centrafricaine sous Conduite africaine (MISCA) qui s’ attèle à garantir la sécurité, la sûreté et la protection des populations civiles dans les communautés affectées et sur tout le territoire centrafricain.

La Commission exhorte toutes les parties signataires à respecter et à mettre effectivement en œuvre l’Accord de cessation des hostilités et à poursuivre le dialogue constructif en vue de résoudre pacifiquement le conflit qui les oppose pour un rétablissement de la paix, la sécurité et la stabilité du pays dans le respect de l’intégrité territoriale;

La Commission invite en outre la Communauté Economique des Etats de l'Afrique centrale, l’Union africaine et la Communauté internationale à accompagner les acteurs politiques au respect et à la mise en œuvre effective de cet Accord.

La Commission invite enfin les Etats membres de l’Union africaine et la Communauté internationale à consolider, voire amplifier, leur aide à la Centrafrique en lui accordant les moyens conséquents pour réaliser la paix et la concorde entre tous les citoyens.

La Commission, en vertu de son mandat de promotion et de protection des droits de l’homme sur le continent, reste saisie de cette situation.

 

Fait à Kigali, Rwanda, le 29 juillet 2014