Declaration sur l’arrestation, la detention par la police et les mauvais traitements subis par des femmes defenseurs des droits de l’homme au Soudan

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La Rapporteure Spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme en Afrique, et la Rapporteure Spéciale sur les droits de la femme en Afrique, sont profondément préoccupées par l’arrestation, la détention par la police, ainsi que les mauvais traitements dont auraient été victimes Asma Ahmed, Nimat Adam Jamaa, Rawia Musa, Alradia Suliman Ttia, Amalabdel Fadeel, Afaf Madini, Asmahan Ramadan, Wigdan Ibrahim, Tayseer Abdelgadir, Samia Zaroug, Hiba Abdelrhman, Fatima Mohamed Badour, Zainab Musa, Somaia Merghani, Um Alhussainabuzaid, Hawa Kubara, Fatima Subahi, Ihsan Ibrahim, Rabha Kaila, toutes des femmes défenseures des droits de l’homme au Soudan.

D’après les informations reçues par les Rapporteures Spéciales, le 25 Avril 2013, après six mois de détention, les autorités soudanaises auraient relâchées 14 des 32 femmes défenseures des droits de l’homme détenues dans la prison d’Alobied. La détention des 18 autres aurait été étendue à 6 mois supplémentaires. Ces femmes défenseures auraient été arrêtées sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre elles. Elles n’auraient eu droit ni à des visites ni à un avocat et auraient été sujettes à des traitements inhumains et dégradants. Si elle était avérée, cette situation constituerait une violation flagrante des droits de l’homme, plus spécifiquement leur droit à la justice, la liberté de mouvement et la protection de leur intégrité physique. 

Les Rapporteures Spéciales souhaiteraient rappeler au gouvernement soudanais ses obligations au titre des instruments dûment signés/ratifiés par le Soudan que sont la Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples et son Protocole relatif aux droits de la femme en Afrique ainsi que la Déclaration des Nations Unies sur les Défenseurs des droits de l’Homme.

Les Rapporteures Spéciales appellent à la libération immédiate des femmes détenues et invitent l’Etat soudanais à mener une enquête diligente et impartiale sur cette situation. Les Rapporteures Spéciales voudraient par la même occasion encourager les autorités soudanaises à poursuivre leurs efforts dans la garantie du droit à la liberté et l’intégrité physique en mettant, particulièrement, fin au harcèlement judiciaire contre tous les défenseurs des droits humains opérant sur le territoire soudanais. 

Fait à Banjul le 08 juillet 2013