La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (la Commission) suit avec intérêt la situation des droits de l’homme en Tunisie depuis la révolution de janvier 2011.
La Commission est profondément préoccupée par l’assassinat de l’avocat et opposant politique, M. Chokri Belaïd survenu en date du 6 février 2013 alors qu’il sortait de son domicile.
La Commission condamne fermement cet acte ignoble qui porte atteinte au droit à la vie garanti par la charte africaine des droits de l’homme et des peuples (la Charte africaine) et les autres instruments régionaux et internationaux pertinents. Elle condamne en outre les actes de violences qui ont suivi cet assassinat et qui continuent à faire d’autres victimes.
La Commission condamne avec fermeté les actes d’intimidation perpétrés à l’égard d’autres opposants politiques et activistes des droits de l’homme opérant en Tunisie. Ces actes sont contraires aux valeurs démocratiques auxquelles le peuple tunisien, tout entier, aspire.
La Commission exhorte le Gouvernement Tunisien à prendre toutes les mesures nécessaires en vue de faire la lumière sur cet assassinat et de traduire les auteurs devant la justice.
La Commission rappelle au Gouvernement ses responsabilités en matière de promotion et de protection des droits de l’homme tels que stipulés dans la Charte africaine, ainsi que tous autres instruments juridiques internationaux relatifs aux droits humains ratifiés par la Tunisie.
La Commission invite le Gouvernement Tunisien à prendre toutes les mesures nécessaires afin de mettre un terme à ces actes de violences et à assurer la protection effective de toutes les personnes vivant sur son territoire y compris celles ayant des opinions politiques divergentes.
La Commission invite en outre l’Assemblée Constituante et toutes les personnalités impliquées dans la rédaction de la nouvelle constitution d’accélérer le processus. Elle les invite à s’assurer que cette loi fondamentale prenne en considération les principes démocratiques et la protection des droits de l’homme conformément aux instruments régionaux et internationaux ratifiés par la Tunisie
La Commission appelle enfin toute la population tunisienne en général et les protagonistes en particulier à faire prévaloir la paix, l’unité nationale et la cohésion sociale, gages de la stabilité du pays et de l’aboutissement pacifique du processus de transition en cours.
Fait à Banjul, Gambie, le 7 février 2012