Communiqué de presse de la Commission africaine sur l'impasse electorale au Zimbabwe

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La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (la Commission africaine), a suivi avec une grande inquiétude l’impasse électorale qui a secoué la République du Zimbabwe suite aux élections présidentielles, sénatoriales et législatives du 29 mars 2008 . La Commission remarque que plus deux semaines après les élections, les résultats des élections présidentielles ne sont toujours pas sortis alors que ceux des élections sénatoriales et législatives l’ont été.

La Commission africaine note que si le processus électoral semble s’être déroulé dans un climat de paix et d’une manière satisfaisante, des difficultés quant á la classification/ dénombrement des voix, ont entraîné un retard inhabituel dans la publication des résultats.

La Commission souhaite indiquer que ce retard inhabituel et prolongé foule aux pied les principes de la SADC sur les élections et pourrait constituer une violation de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et en particulier l’article 13 qui prévoit le droit de vote et de participer au gouvernement. La Commission africaine est d’avis que le droit de participer au gouvernement n’est pas limité aux suffrages à travers les bulletins de vote, ce droit inclus invariablement celui de savoir individuellement et en temps opportun la suite de cet exercice.

La Commission africaine est préoccupée par le fait que ce retard dans la publication des résultats peut potentiellement enfreindre les droits de l’homme et en général la règle de droit, partant, ce retard peut compromettre une situation déjà volatile et tendue.

En conséquence, La Commission africaine en appelle en particulier au Gouvernement de la République de Zimbabwe de mettre à la disposition de la Commission électorale de Zimbabwe (ZEC) et ce de manière publique, transparente et conformément à la loi, toute l’assistance nécessaire que cela requiert à l’effet de rendre immédiatement public, les résultats des élections.

Là où il s’avère nécessaire de recompter les voix, la Commission africaine en appelle à toutes les parties de travailler ensemble pour s’accorder de manière transparente sur une formule de recompte qui se fera conformément à la loi et en présence d’observateurs.

Finalement, la Commission souhaite prêter ses bons offices à toutes les parties en conflit à l’effet de travailler avec le peuple Zimbabwéen pour trouver une solution durable à cette impasse.