25 novembre 2024, Banjul, République de Gambie
En cette occasion solennelle de la Journée internationale pour l'élimination de la violence faite aux femmes (VAW), marquée par le thème « Toutes les 10 minutes, une femme est tuée. #Pas d'excuse. UNiSONS-NOUS pour mettre fin à la violence faite aux femmes », la Rapporteure spéciale sur les droits des femmes en Afrique, l'honorable commissaire Janet Ramatoulie Sallah-Njie, au nom de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP), et en son nom propre, est honorée de marquer et de commémorer cette journée.
Aujourd'hui, nous réaffirmons notre engagement indéfectible à éradiquer toutes les formes de VFF qui continuent d'avoir un impact sur la vie des femmes et des filles à travers l'Afrique. Cette journée est une occasion cruciale de renouveler notre détermination collective et d'appeler tous les gouvernements, la société civile et les individus à combattre résolument toutes les formes de la VFF.
Nous sommes unis et solidaires pour condamner le fléau omniprésent de la violence faite aux femmes qui continue de sévir dans nos sociétés. Toutes les dix minutes, une femme perd la vie à cause de violences insensées. Cette statistique n’est pas seulement un chiffre ; elle représente la réalité tragique à laquelle sont confrontées d’innombrables femmes dans le monde. Elle nous rappelle avec force qu’il est urgent de s’attaquer aux causes profondes de la violence sexiste et de travailler collectivement pour un avenir où chaque femme puisse vivre à l’abri de la peur et de la préjudice.
Alors que nous entamons les 16 jours d’activisme annuels, nous devons amplifier nos efforts pour lutter contre les crises actuelles qui menacent la sécurité et le bien-être des femmes et des filles, en particulier dans des régions comme le Soudan et au-delà. La prévalence du féminicide, la forme la plus extrême de violence sexiste, souligne le besoin urgent d’une action décisive et d’un engagement indéfectible pour protéger et défendre les droits des femmes.
Notre détermination collective est renforcée par l’engagement indéfectible de la CADHP, comme l’illustrent ses Lignes directrices sur la lutte contre la violence sexuelle et ses conséquences en Afrique. Ces lignes directrices défendent le principe de diligence raisonnable, exhortant les États à mettre en œuvre les mesures législatives et réglementaires nécessaires pour prévenir, enquêter et poursuivre les actes de violence sexuelle commis par des acteurs étatiques et non étatiques. En outre, elles mettent l'accent sur la fourniture de recours et d'un soutien psychologique aux survivants de la violence. Ces lignes directrices s'étendent notamment aux espaces numériques, soulignant l'importance de lutter contre la violence numérique.
Conformément à la résolution ACHPR/Res. 492 (LXIX) 2021, portant sur la violence faite aux femmes dans les conflits armés en Afrique, la CADHP demeure profondément préoccupée par la violence persistante et généralisée infligée aux femmes et aux filles dans les zones de conflit. Cette résolution dénonce sans équivoque toutes les formes de violence, telles que le viol, l'esclavage sexuel et la mutilation, soulignant l'utilisation délibérée de la violence sexuelle comme arme en temps de guerre. En outre, par la résolution CADHP/Rés. 522 (LXXII) 2022 concernant la protection des femmes contre la violence numérique en Afrique, la CADHP souligne ses préoccupations concernant les aspects de plus en plus sexistes de la violence numérique.
Compte tenu de la gravité de ces défis, nous plaidons en faveur de mesures rapides pour préserver la vie, la dignité et la sécurité des femmes vulnérables dans les zones de conflit. Nous implorons les États parties à la Charte africaine qui ne l’ont pas encore fait d’accélérer la ratification et la domestication du Protocole à la Charte africaine relatif aux droits de la femme en Afrique, ainsi que d’autres cadres essentiels des droits de l’homme, en veillant à leur mise en œuvre et à leur suivi au niveau national.
Le thème #Pas d’Excuse sert de rappel poignant qu’il n’y a aucune raison valable pour la violence à l’égard des femmes. J’exhorte les États africains à renforcer leur engagement à éliminer toutes les formes de la violence faite aux femmes, que ce soit dans les domaines physiques ou numériques. Le silence face à ces actes odieux n’est pas une option. Il est impératif que nous nous unissions, que nous nous exprimions et que nous nous opposions à toute violence dirigée contre les femmes et les filles. Engageons-nous à œuvrer sans relâche pour un monde où chaque femme est vénérée, honorée, habilitée et encouragée à mener une vie exempte de violence et de préjudice.
Ensemble, disons # Pas d'excuse pour les VFF. UNiSONS-NOUS pour mettre fin à la violence faite aux femmes !
Honorable Commissaire Janet Ramatoulie Sallah-Njie
Vice-Présidente et Rapporteure spéciale sur les droits des femmes en Afrique de la CADHP