بيان من قبل السيدة Coumba Gaye ،الوزيرة المنتدبة المسؤولة عن حقوق الإنسان، جمهورية السنغال بالنيابة عن الدول الأعضاء في الاتحاد الأفريقي

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Projet D'Allocution

de Madame Coumba Gaye, Ministre Delegue, Charge des Droits Humains

49ème Session Ordinaire de la Commission Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples

Banjul, 28 Avril - 12 Mai 2011

 

 Madame la Présidente,

Honorables Commissaires ;

Mesdames, Messieurs les Ministres ;

Excellences Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs,

Distingués Représentants des Organisations Intergouvernementales, des institutions nationales des Droits de l’Homme et des Organisations de la société civile,

Mesdames, Messieurs,

       J’ai l’honneur et le privilège, en ma qualité de Ministre en charge des Droits humains, de conduire la Délégation de l’Etat du Sénégal à cette importante session de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.

         Permettez-moi tout d’abord, Madame la Présidente, de vous présenter les chaleureuses félicitations de ma délégation pour avoir réussi, dans un contexte souvent difficile, à organiser cette session qui nous tient tous à cœur, car votre Commission, demeure, pour la Communauté africaine, le principal forum pour réfléchir et débattre, en Afrique, de toutes les questions des droits de l’Homme.

         Ces félicitations vont aussi aux honorables commissaires et à l’ensemble de vos collaborateurs.

         Je voudrais saisir cette occasion pour adresser nos sincères remerciements au Peuple gambien et à ses plus hautes Autorités qui, comme par le passé, n’ont ménagé aucun effort pour réserver un accueil fraternel et chaleureux aux différentes délégations, dont la nôtre.  
 

Madame la Présidente,

 Honorables Commissaires ;

 Mesdames, Messieurs les Ministres ;

 Mesdames, Messieurs,

         La commémoration du 30ème anniversaire de la Charte africaine des Droits de l’homme et des Peuples offre l’occasion de mener une évaluation objective de la mise en oeuvre et de l’efficacité de notre Système régional de protection des Droits de l’homme au sein duquel la Commission africaine joue un rôle essentiel.

        Il s’agira, en outre, de poursuivre la réflexion sur les voies et moyens susceptibles de faire de notre Continent un espace de démocratie, de libertés et de respect des droits consacrés par la Charte africaine dont le contenu garde toute sa pertinence dans le contexte actuel marqué par une forte demande sociale et des revendications pacifiques des populations qui aspirent à la jouissance effective de leur Droit au développement, ce Droit qui trouve ses origines en Afrique.

        Assurément, les défis sont nombreux et le chemin qui nous reste à parcourir pour atteindre un niveau optimal de réalisation de tous les droits prévus dans la Charte, est long.

        C’est pourquoi,  il me paraît indispensable, pour relever ces défis, que soient conjugués les efforts de toutes les parties prenantes à la noble cause des droits de la personne humaine que sont les Gouvernements, les défenseurs des droits de l’homme et autres acteurs non étatiques, tous ensemble interpellés.

        C’est le lieu pour moi, ici, de rendre un vibrant hommage aux militantes et militants des Droits de l’homme qui contribuent inlassablement au renforcement de la promotion et de la protection des Droits humains en Afrique.

 Mesdames, Messieurs,

Honorables invités

         Je voudrais, à présent, dire quelques mots sur les missions du Ministère que j’ai l’honneur de diriger.

         Sous l’autorité du Ministre de la Justice, mon Département est chargé notamment de :

  • Promouvoir et protéger les Droits humains à l’échelon national, et veiller au suivi des relations entre le Sénégal et les organisations nationales et internationales des droits humains ;
  • Etablir, en relation avec les structures concernées, les rapports périodiques du Gouvernement du Sénégal, ainsi que les réponses destinées aux organismes internationaux ;
  • Favoriser l’application, au niveau national, des conventions internationales et régionales en matière de droits humains et participer à toutes les réunions ou assemblées statuant sur les questions relatives aux droits humains ;
  • Recevoir et introduire les réclamations émanant de personnes physiques ou morales et organisations œuvrant pour la promotion et la protection des Droits humains et du Droit international humanitaire ;
  • Présider le Conseil consultatif national des Droits de l’Homme, constitué de représentants de départements ministériels et institutions nationales concernés par la question des droits humains, ainsi que de ceux des organisations de la société civile.

        Je voudrais, au demeurant, informer votre auguste institution que le Rapport périodique de l’Etat du Sénégal sur la mise en œuvre de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples est en cours de finalisation.

         Concernant l’application de la Charte au niveau national, il me plait de souligner les développements majeurs intervenus sur quelques questions thématiques à savoir, la protection de l’enfancela promotion des droits de la femme sénégalaise et la condition des personnes handicapées.

S’agissant de la protection de l’enfance, il convient de relever le renforcement du dispositif institutionnel avec la création d’une Cellule nationale de lutte contre la Traite des enfants, par Arrêté du 08 octobre 2010 du Premier Ministre. Cette cellule a pour missions essentielles, notamment :

  • assurer le rôle d’alerte et de veille dans la lutte contre la traite des personnes ;
  • dénoncer, auprès des Autorités de poursuite, tous les cas de traite portés à sa connaissance ;
  • mettre en place des structures régionales de lutte contre la traite des personnes ;
  • définir et mettre en œuvre une politique de sensibilisation en faveur de la population ;
  • proposer toutes modifications législatives ou réglementaires tendant à améliorer les textes de Loi relatifs à la lutte contre la traite des personnes ;
  • associer et recueillir l’avis de la Société civile et des partenaires au développement dans les programmes de la Cellule.

         Pour les femmes, la dynamique déjà enclenchée pour leur participation pleine et entière à la construction d’un Sénégal émergent se poursuit à plusieurs niveaux dans le domaine de la microfinance, de la sensibilisation et du renforcement des capacités.

         C’est ainsi que les Organisations de la Société civile et les autres partenaires continuent d’accompagner mon pays dans ses campagnes de sensibilisation à l’abandon des mutilations génitales féminines punies par la loi.

                Par ailleurs, au lendemain de l’adoption de la Loi sur la parité dans les fonctions électives, les Associations de femmes s’organisent elles-mêmes, pour le suivi et la mise en œuvre de ladite Loi et je dois me réjouir de cette implication qui traduit la prise de conscience collective de l’importance du rôle et de la place de la femme dans le développement de nos Sociétés.

         Evoquant les droits des personnes handicapées, je voudrais encourager la Commission africaine à suivre avec l’attention requise cette problématique très présente en Afrique. Les plus hautes autorités de mon pays ont inscrit cette question au cœur des priorités en décidant de franchir un palier supérieur dans le renforcement de la protection des personnes handicapées, avec l’adoption récente d’une Loi d’orientation après la ratification, le 07 septembre 2010, de la Convention des Nations unies sur la protection des droits des personnes handicapées.

         De manière générale, l’accent est mis sur l’amélioration de la condition des groupes vulnérables en facilitant leur accès à l’éducation, aux soins de santé ainsi qu’à l’eau potable et à l’assainissement. L’initiative dénommée « Plan sésame » pour la gratuité de la prise en charge médicale des personnes du troisième âge s’inscrit dans ce cadre.    

Dans le même ordre d’idées, la santé maternelle bénéficie désormais d’un appui plus effectif et efficace à travers la mise en place du programme communautaire « Bajenu Gox », à savoir «  les marraines de quartier » qui permet à des femmes de contribuer de façon optimale au renforcement de la santé maternelle et infantile, par leur leadership et leur expertise dans ce domaine.

 A cela s’ajoute, la prise en charge, par l’Etat de la césarienne, aux fins de soulager les ménages des frais liés à un tel acte et d’améliorer aussi bien, la qualité de la santé de la femme enceinte, que les conditions de survie des nouveau-nés.

         Sur bien d’autres sujets, le Sénégal s’emploie à trouver des réponses idoines aux défis que notre pays rencontre dans la promotion et la protection des droits de l’homme.

         C’est un engagement continu et irréversible des autorités sénégalaises qui s’appuie sur la conviction que l’investissement dans la personne humaine est une condition sine qua non pour la réalisation du développement socio-économique de nos pays.

         Je ne saurai terminer sans réitérer les encouragements de l’Etat du Sénégal à la Commission africaine, en renouvelant son plein appui en faveur de son mandat et de la quête permanente d’une Afrique de paix, de démocratie, de justice et de prospérité.

 Je vous remercie de votre aimable attention.