Conformément à l’article 45 al. 2 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (la Charte), le Commissaire en charge du suivi de la situation des droits de l’homme en République de Djibouti a suivi avec attention au nom et pour le compte de la Commission, les évènements qui se sont produits le dimanche 1er aout 2021 dans certaines parties de la capitale Djiboutienne, en l’occurrence les affrontements entre le peuple Afar, qui se trouve à cheval sur les frontières de Djibouti avec l'Éthiopie et l'Érythrée, et le peuple Issa, l'autre principale ethnie de Djibouti ; affrontements qui auraient entrainé au moins trois décès selon les autorités judiciaires.
Tout en saluant la prompte intervention des autorités policières djiboutiennes qui a permis de restaurer le calme dès les lendemains du drame, la Commission dénonce et condamne vivement ces actes de violences qui non seulement mettent en péril la vie d’une partie de la population djiboutienne, mais aussi mettent en cause certains acquis en matière de protection des droits de l’homme dans le pays, à savoir les principes de non-discrimination sur la base de l’appartenance ethnique, de non recours à la violence, de respect de l’intégrité physique des personnes, de respect de la vie humaine, et de respect du droit de propriété .
La Commission exhorte toute les parties prenantes à faire preuve de retenue et à privilégier le dialogue en vue de résoudre pacifiquement toute sorte de conflit qui existe entre elles, afin d’éviter que des populations innocentes soient victimes de violences et autres en violation flagrante des droits garantis dans la Charte à laquelle est partie Djibouti depuis le 11 novembre 1991.
La Commission note avec intérêt l’annonce du Gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour réinstaurer le calme dans la capitale du pays, et pour traduire les présumés auteurs de ce trouble en justice.
La Commission reste saisie de la situation en République de Djibouti.