La Rapporteure Spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme en Afrique vient d’apprendre avec une grande indignation l’assassinat du député et opposant politique tunisien, Mohamed Brahmi survenu en date du 25 juillet 2013 devant son domicile. La Rapporteure Spéciale est profondément préoccupée car cet assassinat qui survient six mois après celui d’un autre opposant, Chokri Belaïd, tué dans les mêmes circonstances.
La Rapporteure Spéciale condamne fermement cet acte ignoble qui constitue une atteinte au droit à la vie et dénonce également le climat d’insécurité persistant qui règne en Tunisie pour les défenseurs des droits de l’homme et plus spécifiquement les personnes ayant des opinions politiques divergentes de celle du gouvernement.
La Rapporteure Spéciale invite le gouvernement tunisien à mener une enquête indépendante, diligente et impartiale afin d’identifier les responsables de cet acte et les traduire devant les juridictions compétentes en la matière.
La Rapporteure Spéciale souhaite par ailleurs rappeler au gouvernement tunisien ses obligations internationales notamment celles relevant de la Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples de 1981 et de la Déclaration des Nations Unies sur les Défenseurs des droits de l’Homme de 1998.
La Rapporteure Spéciale voudrait par la même occasion encourager les autorités tunisiennes à poursuivre leurs efforts dans la garantie de l’intégrité physique de tous les défenseurs des droits humains opérant sur le territoire tunisien.
La Rapporteure Spéciale appelle enfin la population tunisienne à s’abstenir de tout acte de violence à la suite de cet assassinat et de s’en remettre aux autorités pour garantir la paix, la cohésion sociale et le droit à la justice.
Fait à Banjul le 30 juillet 2013