C’est pour moi un privilège et un grand honneur de pouvoir profiter de cette occasion rare de prendre la parole devant cette 53ème Session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (Commission africaine) au nom du Réseau des Institutions nationales africaines des droits de l’homme (le Réseau).
Nous exprimons notre sincère reconnaissance aux autorités et au peuple de la République de Gambie pour leur hospitalité et leur accueil chaleureux dans ce beau pays.
Je voudrais également profiter de cette occasion pour adresser mes chaleureuses salutations à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples en lui souhaitant une conférence couronnée de succès, au nom de la Commission des droits de l’homme sud-africaine, que je préside.
Le Réseau, en tant qu’organe régional de coordination des INDH africaines, continue de jouer un rôle actif dans la promotion des droits de l'homme sur le continent grâce à son soutien à la création et au renforcement des INDH.
Par exemple, l’année dernière, le Réseau a pris part à l’installation des commissaires nouvellement élus de la Commission des droits de l’homme du Malawi.
Nous adressons également nos félicitations au Gouvernement du Mozambique pour avoir mis sur pied la tant attendue Commission mozambicaine des droits de l’homme.
Nous rendons hommage au Gouvernement pour cette mesure progressiste qu’il a prise à l’effet de renforcer sa démocratie.
Nous souhaitons la bienvenue et adressons nos félicitons aux premiers Commissaires nouvellement élus de la Commission des droits de l’homme du Mozambique.
Il nous est également agréable d’accueillir en notre sein les membres du Conseil national des droits de l’homme égyptien.
L’Égypte est l’un des plus beaux pays avec l’une des économies les plus soutenues d’Afrique, mais qui traverse une période difficile et mouvementée depuis près de trois ans.
Nous leur souhaitons beaucoup de chance et de réussite dans leur quête d’une démocratie durable et dans leurs efforts de reconstruction de ce grand et historique pays.
Aussi, nous saluons et félicitons tous les nouveaux membres de la famille des droits de l’homme en Afrique et dans le monde.
En tant que Réseau nous leur assurons de notre plein soutien.
Nous voudrons également profiter cette opportunité pour exprimer notre reconnaissance à la Commission africaine pour le travail remarquable qu’elle réalise pour la promotion, le développement et la protection des droits de l’homme en Afrique et dans le monde.
En particulier, nous saluons et reconnaissons sa coopération et sa collaboration avec les autres acteurs dans le cadre de l'accomplissement de ces tâches.
Un récent exemple de cette importante collaboration est l’organisation conjointe par la Commission du Séminaire commémorant le 10ème anniversaire de l'adoption des Lignes directrices de Robben Island contre la torture.
Lors de cet événement les parties collaboratrices ont réaffirmé leur engagement à travailler ensemble pour garantir l’interdiction universelle de la torture dans toutes ses formes.
Le Réseau est également fier de la reconnaissance, par la Commission, du travail de ses membres.
Lors de sa vingt-cinquième (25ème) Session spéciale, la Commission a décerné ses tant convoités prix spéciaux à 3 (trois) Commissions nationales des droits de l’homme, à savoir celles de l’Ouganda, d’Afrique du Sud et du Cameroun pour leur travail de promotion et de protection des droits de l’homme en Afrique.
Par conséquent, nous saluons et apprécions cette reconnaissance et espérons qu’elle contribuera dans une large mesure à inciter d’autres INDH à aspirer et travailler à de telles réalisations à l’avenir.
Nous félicitons également la Commission pour avoir adopté le projet de Protocole sur les droits des personnes âgées en Afrique.
Le Protocole contribue grandement à faciliter le travail des INDH africaines concernant la mise en œuvre de la Déclaration de Cape Town, adoptée lors de la 8ème Conférence biennale du Réseau.
C’est également un honneur particulier et un privilège d’inviter la Commission à la 9ème conférence biennale du RINADH qui sera accueillie par notre membre, la Commission ghanéenne des droits de l’homme, du 23 au 25 octobre 2013 à Accra, sur le thème “l’entreprise et les droits de l’homme”.
Nous serons très heureux d’accueillir la Commission, notamment son Groupe de travail sur les industries extractives, l’environnement et les violations des droits de l’homme, son Groupe de travail sur les populations/communautés autochtones, ainsi que la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples.
Il convient de noter qu’il y a eu une augmentation significative du nombre d’INDH créées en Afrique.
Toutefois, certaines de ces institutions font face à de sérieux défis et continuent de travailler dans un contexte caractérisé par des contraintes financières, un manque de volonté politique et des entraves à leur indépendance et leur autonomie.
Nous avons noté avec une profonde préoccupation et une vive inquiétude que certains de nos membres accrédités ont été dissouts par leur gouvernement et/ou remplacés par d’autres institutions qui ne répondent pas aux critères des Principes de Paris.
De plus, la situation des droits de l’homme dans certains pays met au défi la mesure dans laquelle les INDH peuvent s’acquitter effective de leur mission de promotion et de protection des droits de l’homme.
La situation au Mali, par exemple, commande l’intervention de la Commission et d’autres structures pertinentes de l’UA pour normaliser l’augmentation apparente des violations des droits de l’homme dans ce pays.
La situation actuelle en République centrafricaine exige également l’attention des structures concernées sur le continent pour faire régner le calme, restaurer l’ordre constitutionnel et le respect des droits de l’homme en vue d’alléger les souffrances des populations de ce pays.
Le nombre sans cesse croissant de conflits et de violations alléguées des droits de l’homme en République démocratique du Congo constitue également un autre point sensible dans l’observance et le respect des droits de l’homme dans ce pays.
Enfin, nous saluons le Zimbabwe pour avoir tenu son référendum constitutionnel dans un climat relativement paisible et exhortons tous les partis politiques au Zimbabwe, notamment le ZANU-PF à travailler de concert avec tous les acteurs, y compris les ONG et autres organisations communautaires pour assurer la tenue d’élections libres et équitables dans ce pays.
Des élections libres et équitables au Zimbabwe apporteront la stabilité et permettront l’introduction de mesures fortes pour mettre un terme aux conflits dans ce pays afin de renforcer le respect et l’observation des droits de l'homme sur le continent africain.
Les massacres constants de nos populations, le nombre sans cesse croissant de populations déplacées, l’utilisation alléguée de nos enfants en tant que soldats, les viols allégués des femmes et des enfants sous couvert de la lutte pour la démocratie constituent une mise en accusation de nous tous qui sommes en position de leadership sur ce continent pour notre incapacité à défendre nos peuples à un moment où ils en ont le plus besoin.
Quand bien même nous reconnaissons les importants défis en matière de droits de l’homme auxquels le continent africain et nos institutions sont confrontés, le Réseau reste confiant et optimiste qu’il y a un semblant de lumière au bout du tunnel.
Cette lueur d’espoir nous encourage à espérer davantage en termes d’instauration d’une culture des droits de l'homme et de la démocratie sur notre continent.
Pour conclure, le Réseau exhorte la Commission africaine à poursuivre son appui au travail des institutions nationales des droits de l’homme en Afrique et dans le monde.
De notre côté, nous nous réjouissons à l’idée d’un engagement accru avec les mécanismes nationaux et internationaux concernés des droits de l’homme ainsi qu’avec les ONG représentées ici pour nous assurer que les Etats continuent d’être tenus pour responsables de la réalisation des droits de l’homme.
Nous espérons avoir encore de nombreuses occasions de promouvoir et protéger les droits de l’homme en collaboration avec la Commission, les ONG, et les organisations sœurs représentées à la présente session.
Au nom du Réseau, je souhaite à la Commission une conférence réussie et fructueuse.
Je vous remercie de votre aimable attention.