Communiqué de presse sur le webinaire en commémoration de la Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes

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Le samedi 02 novembre 2024, la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (la Commission), par l'intermédiaire de son Rapporteur spécial sur la liberté d'expression et l'accès à l'information en Afrique (le Rapporteur spécial), a organisé un webinaire pour commémorer la Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes. Cette journée a été désignée par l'Assemblée générale des Nations Unies, par le biais de la résolution A/RES/68/163, en considération des deux journalistes français qui ont été assassinés au Mali le 2 novembre 2013.

D'emblée, le rapporteur spécial note que les journalistes et les professionnels des médias exercent leur métier dans des situations très difficiles, y compris la détention arbitraire et les disparitions forcées, la torture, l'enlèvement, alors qu'ils font leur travail pour apporter des informations fiables et indépendantes. Ces menaces entravent indubitablement la libre circulation des idées, des opinions et des informations. En outre, les femmes journalistes sont particulièrement exposées aux attaques, notamment aux attaques et menaces en ligne, telles que les insultes et la et la perversité pornographique. Malheureusement, les menaces et les attaques contre les journalistes ne font pas l'objet d'enquêtes appropriées, et cette impunité permet aux auteurs de crimes contre les journalistes de poursuivre plus facilement ces attaques. Le rapporteur spécial a également noté que la sécurité des journalistes est intrinsèque à la protection des droits à la liberté d'expression et à l'accès à l'information, consacrés par l'article 9 de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples. Il a également fait référence à la Déclaration de principes sur la liberté d'expression et l'accès à l'information en Afrique (la Déclaration), qui comprend des principes importants sur la sécurité des journalistes. 

Au cours du webinaire, les intervenants ont fourni des informations sur les attaques contre les journalistes au Sahel, dans la Corne de l'Afrique, en Afrique de l'Ouest, en Afrique de l'Est et enfin en Afrique australe. Les panélistes ont fourni des informations sur des violations similaires commises contre des journalistes, y compris des agressions physiques, la détention au secret, entre autres. Cependant, de nouvelles dimensions de violations ont également été notées, y compris les attaques en ligne et la surveillance des journalistes. Le thème commun de l'impunité qui prévaut pour ces attaques a également été souligné à plusieurs reprises, pour les meurtres de journalistes en Somalie et les journalistes qui ont été abattus au Kenya alors qu'ils couvraient des manifestations. En outre, la prévalence des attaques contre les journalistes en période électorale a également été notée. En ce qui concerne la région du Sahel en particulier, des inquiétudes ont été exprimées quant au fait que certaines zones du Sahel sont devenues des « zones sans information », suite à l'expulsion de membres des médias, à l'autocensure et à l'exil de journalistes. Une intervention importante a également été faite sur la situation actuelle des journalistes en Libye.

Un certain nombre de recommandations ont été proposées au cours du webinaire, notamment l'appel lancé à la Commission pour qu'elle s'engage auprès des États pour les encourager à enquêter avec diligence et à poursuivre les auteurs d'attaques et de crimes contre les journalistes, mettant ainsi fin à l'impunité de ces derniers, en accordant la priorité à la sécurité des journalistes en reportage dans les zones de conflit, en réformant les lois qui limitent la liberté d'expression et la liberté de la presse, en veillant à ce que tous les journalistes détenus aient accès à des avocats et à des représentations juridiques et qu'ils soient présentés à la justice dans un délai raisonnable et non pas détenus en secret.

En conclusion, le rapporteur spécial a réitéré la responsabilité de l'État de garantir la sécurité des journalistes et des autres professionnels des médias, conformément au principe 20 de la déclaration. Ce principe est également souligné dans le plan d'action des Nations unies pour la sécurité des journalistes et la lutte contre l'impunité.

En commémoration de la Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes, et comme cela a été souligné à plusieurs reprises au cours du séminaire, la Commission, par l'intermédiaire du rapporteur spécial, réitère l'importance d'assurer la sécurité des journalistes et des autres personnalités des médias, ainsi que de créer un environnement propice à l'exercice de leur profession.