Le 10 décembre de chaque année, le monde entier commémore la journée internationale des droits de l’homme. Cette date a été choisie en souvenir du jour où l’Assemblée générale de l’ONU avait adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme (la DUDH) en 1948. La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (la Commission) se joint à la communauté internationale pour commémorer l’édition 2022 dont le thème est : "Dignité, liberté et justice pour tous".
La Commission rappelle qu’à l’époque, personne ne pouvait s’imaginer que son adoption jetait sur les fonds baptismaux la principale matrice qui influencera plus tard tous les systèmes juridiques des droits de l’homme, aux plans universel et régionaux.
En ce jour, la Commission est heureuse de constater que ce texte s’est par la suite imposé comme la source d’inspiration de tous les traités relatifs aux droits de l’homme dont les deux principaux Pactes des Nations Unies sur les droits civils et politiques et les droits économiques sociaux et culturels.
La DUDH est également le référent qui a impacté la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, la Convention interaméricaine des droits de l’homme et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
Elle a permis aux individus et aux communautés d’exercer leurs droits fondamentaux, tant au niveau national, régional qu’international.
La Commission rappelle que comme tout anniversaire, cette célébration est une occasion de faire le point sur la situation des droits de l’homme, d’échanger sur les succès engrangés et les échecs subis et surtout d’identifier les défis persistant en vue de se projeter dans le futur pour une promotion et une protection effectives des droits de l’homme. Elle sert aussi à rappeler les valeurs que porte la DUDH et à renouveler notre attachement aux principes qui les matérialisent.
La Commission exprime sa préoccupation du fait que cette journée est célébrée au moment où la dignité, la liberté et la justice de certaines personnes sont mises à rude épreuve sur notre continent, en raison de défis majeurs qui menacent la jouissance des droits et libertés garantis par la DUDH, la Charte africaine et les autres instruments pertinents des droits de l’homme.
Outre la crise sanitaire qui a secoué le monde depuis bientôt 3 ans, des cas de violations des droits de l'Homme, de la démocratie et de l'État de droit ne cessent d’augmenter, illustrés par des changements anti constitutionnels de gouvernement dans certains Etats, des conflits violents et la propagation du terrorisme, sources d’une insécurité sans précédent causant le déplacement massif de millions de personnes sur le continent, le rétrécissement de l’espace civique, l’aggravation de la crise socio-économique, notamment la hausse du chômage, la hausse du coût de la vie et l’extrême pauvreté pour des millions de personnes.
L'appel à l’action de la journée internationale des droits de l’homme de cette année étant #StandUp4HumanRights #Défendre les droits de l’homme; la Commission rappelle qu’il est urgent pour toutes les parties prenantes, au premier rang desquels les Etats parties , de raffermir leurs engagements envers les valeurs, les principes et les normes de la DUDH et des autres instruments pertinents des droits de l’homme en vue de redynamiser le contrat social entre l’État et les citoyens pour une promotion et une protection effectives des droits de l’homme sur notre continent.
La Commission invite à cet effet les Etats parties, à prendre les mesures idoines en vue de l’adoption des lois, plans, politiques et programmes en faveur de la réalisation des droits et libertés fondamentaux des populations en vue de garantir la dignité, la liberté et la justice pour tous.
Fait à Banjul, en Gambie, le 10 décembre 2022
Pour la Commission
Honorable Commissaire Rémy Ngoy Lumbu
Président