Déclaration sur la situation des droits de l’homme au Burundi à l’approche de l’élection présidentielle

partager

La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (la Commission) est profondément préoccupée par la dégradation continue de la situation des droits de l’homme au Burundi depuis l’annonce de la candidature du Président Pierre Nkurunziza, à la prochaine élection présidentielle.

La Commission condamne fermement toutes les formes de violence, d’intimidation ou de harcèlement perpétrées contre les citoyens burundais, en particulier l’usage disproportionné de la force létale par les forces de sécurité de l’État, les pertes en vie humaine, les restrictions à la liberté de presse, mais aussi à la liberté de réunion, d'expression et d’association;

La Commission est préoccupée en outre par le fait que, suite à la violence, des milliers de burundais, en majorité des femmes et des enfants, se sont refugiés au Rwanda au cours de cette période préélectorale, fuyant l’intimidation et les menaces de violence.

La Commission salue les efforts du Gouvernement du Burundi visant à maintenir l’ordre et à ramener le calme dans le pays ; et l’invite,   à enquêter sur les violations alléguées des droits de l’homme et à  poursuivre  ceux qui en sont responsables, mais également à prendre des mesures urgentes pour mettre un terme aux violences et à l’escalade verbale qui pourraient exacerber les tensions et dégénérer en conflits intercommunautaires ;

La Commission réaffirme les dispositions de sa  Résolution CADHP/ Rés. 293 (EXT.OS/XVII) 2015: Résolution sur les élections de 2015 en  Afrique, et exhorte le Gouvernement du Burundi à respecter les droits humains de tous ses citoyens, notamment la liberté de circulation, de réunion, d’association et d’expression en cette période électorale, ainsi  que l'égalité d’accès aux médias  pour tous les acteurs pendant la campagne, conformément à ses obligations régionales et internationales;

La Commission exhorte en outre    le Gouvernement du Burundi à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la crédibilité du processus électoral en confirmité avec les règles et normes régionales et internationales en la matière, et à collaborer avec tous les acteurs pour assurer le respect des droits de l'homme sur l'ensemble du territoire burundais.

La Commission invite en outre l’Union africaine et la communauté internationale à continuer à apporter le soutien au Burundi pour trouver une issue pacifique au processus électoral en cours dans le pays.

  

Fait à Banjul, le 3 mai 2015