Communiqué de presse concernant harcèlement judiciaire et intimidation contre Nasako Besingi

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La Rapporteure spéciale sur la situation défenseurs des droits de l’homme en Afrique de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP), Me Reine Alapini-Gansou note avec préoccupation les allégations de harcèlement judiciaire et d’intimidation dont serait victime M. Nasako Besingi, directeur de Struggle to Economize the Future Environment – SEFE ,une ONG basée dans le village de Mundemba, qui défend les droits fonciers des communautés locales dans le cadre du développement des plantations d'huile de palme.

Selon nos sources, le 21 janvier 2016 M. Nasako Besingi a été accusé de rassemblements illégaux, et d'organisation et d'incitation à des protestations. Les mêmes sources indiquent que ces accusations seraient fondées sur le fait que le défenseur aurait été accuse par Herakles Farms en Novembre 2014, suite à une manifestation organisée au cours de laquelle il a été distribué des t-shirts sur lesquels seraient écrit « Pas de plantation sur notre terre. Herakles cultive dehors! ».

Il ressort des informations reçues que ce n'est pas la première fois que le défenseur est pris pour cible à cause de son travail pour la défense des droits de l’homme. Il aurait été condamné le 3 novembre 2015 pour des faits qu’il n’aurait pas reconnus.

La Rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme est préoccupée par cette situation.

La Rapporteure spéciale voudrait attirer l’attention du Gouvernement de la République du Cameroun sur ses obligations à promouvoir et à protéger les droits des défenseurs des droits de l’homme conformément a la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et aux autres instruments juridiques régionaux et internationaux, notamment la Déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’Homme, les Déclarations de la Grande Baie et de Kigali ; elle invite à cet effet le Gouvernement Camerounais a tout mettre en oeuvre pour garantir un accès à équitable à la justice à M. Nasako Besingi, à protéger sa sécurité physique et psychologique et de garantir que tous les défenseurs des droits de l’homme au Cameroun sont en mesure de mener leurs activités légitimes de promotion et de défense des droits de l’homme sans crainte de représailles et libre de toutes restrictions.

Fait à Banjul, le 1 avril 2016

Me. Reine Alapini-Gansou

Rapporteure Spéciale sur la Situation des Défenseurs de Droits de l’Homme en Afrique